Défense dans le monde - Le conflit tchétchène
Près de 6 mois après leur entrée en Tchétchénie (11 décembre 1994), les forces russes continuent à rencontrer une résistance acharnée de la part des indépendantistes. Dans le conflit que de nombreux observateurs n’hésitent pas à qualifier de « nouvel Afghanistan », au-delà des faits eux-mêmes, il convient d’étudier les causes réelles et profondes qui dévoilent en fait une faiblesse inquiétante du fonctionnement des institutions politiques russes, les raisons de « l’échec » des forces russes et les conséquences, importantes dans tous les domaines.
Les causes du conflit
Officiellement, l’intervention en Tchétchénie avait pour objectif de mettre fin à la sécession de la petite république autonome du Caucase. La décision d’engager les forces russes a été prise au début du mois de décembre 1994, après l’échec de plusieurs tentatives de déstabilisation, voire d’élimination du général Doudaev qui avait proclamé l’indépendance de Groznyi en 1991. Toutefois, l’argument de l’intégrité de la Fédération n’est pas suffisant. Le Tatarstan avait également proclamé son indépendance : des négociations ont permis d’aboutir à un accord entre Moscou et Kazan sans recourir à la force. En outre, cet argument n’explique pas pourquoi les dirigeants russes ont brusquement pris la décision au début de la période hivernale, peu favorable à des opérations militaires.
On a également mis en avant l’enjeu pétrolier, non pas tellement en raison de la production locale, très marginale par rapport à la production totale de la Fédération, mais à cause de l’importance du territoire tchétchène pour le transport du pétrole. On a fréquemment évoqué le projet d’oléoduc destiné au pétrole offshore de la Caspienne, mais là encore, alors que l’exploitation de ces gisements n’est même pas commencée, rien ne justifiait une telle précipitation.
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