L’amiral Lacoste revient sur le secret qui a entouré l’opération Farewell et en crédite d’abord le président de la République d’alors, François Mitterrand.
Renseignement et secrets d’État
Intelligence and State Secrets
Admiral Lacoste returns to the secrets which surround Operation Farewell and credits first the then-president of France, François Mitterrand.
L’affaire Farewell est l’exemple emblématique d’un avantage exceptionnel obtenu par un service de renseignement protégé au plus haut niveau par le chef de l’État en personne. *
Dans certaines circonstances, du temps de guerre ou de crises majeures, certains hommes d’État confrontés à des enjeux vitaux ont eu pleinement conscience de posséder des atouts ignorés de l’adversaire et ils ont compris que la protection de leur secret était un impératif absolu.
On n’ignore plus, en 2012, comment Winston Churchill a réussi à protéger le secret des décryptements Enigma et Ultra entre juillet 1940 et la fin de la Seconde Guerre mondiale. Hitler l’avait ignoré et les historiens ont attendu vingt-cinq ans, le milieu des années 1960, pour savoir que les exploits des décrypteurs de Bletchley Park avaient largement contribué à la victoire britannique dans la bataille d’Angleterre de l’été 1940 et, à partir de 1943, à celle de la « bataille de l’Atlantique » contre les sous-marins du IIIe Reich.
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