Editorial
Éditorial
Porter un regard aiguisé sur un monde en transition, essayer d’y préserver résolument les intérêts de sécurité de la France et la place de l’Europe. Évaluer les besoins militaires du pays, les armements et les structures opérationnelles nécessaires pour lui permettre de faire face à ses engagements militaires et à ses responsabilités stratégiques. Montrer comment les entreprises de défense participent à la souveraineté nationale, à la sécurité européenne et au développement de la compétitivité industrielle du pays. Examiner comment les forces armées prennent leur part de la modernisation économique et sociale de la France et participent à la valorisation de ses atouts métropolitains et ultramarins. Défendre nos valeurs, affirmer nos principes et les mettre au service de la paix et du progrès.
Telles seront les principales pistes de la ligne éditoriale de la RDN en 2013. Tels sont aussi les ingrédients du débat stratégique dont la France a besoin au moment où se prépare une nouvelle posture de défense et de sécurité du pays. La RDN, par les thèmes qu’elle aborde et les textes qu’elle diffuse, apporte une vision des questions de défense et de sécurité ; depuis plus de 70 ans, elle propose à ses lecteurs, des repères, des analyses, des éclairages contrastés sur les grands enjeux stratégiques qui engagent notre pays. Elle se veut une active chambre de résonance des questions qui agitent la communauté de défense au service de laquelle elle a été placée dès les origines. Elle le fait avec sérieux, méthode et ce style un peu austère qui la caractérise. C’est cette identité éditoriale spécifique qui conditionne son autorité académique, fait sa particularité mais encadre aussi ses évolutions.
L’année 2013 est à l’évidence une année de transition structurelle qui va dessiner le nouveau visage de la sécurité de la France et permettre de recalibrer ses ambitions. C’était attendu, c’est maintenant. De quoi avons-nous besoin ? De sécurité et de confiance et pour cela d’un projet fort, un projet pour la sécurité du territoire et la paix de la population, un projet pour la cohésion et la prospérité de notre société ; un projet pour l’Europe, pour la Méditerranée, pour notre action dans le monde. De moyens militaires suffisants pour veiller au territoire national, à ses approches, à ses outremers, des moyens pour assurer la sécurité de ses flux vitaux, des moyens pour combler ses vulnérabilités ; pour cela, des outils de vigilance partagés avec nos voisins. Des capacités de renseignement et d’action pour évaluer, parer et contraindre perturbateurs, antagonistes, adversaires ; pour cela, des capacités d’intimidation et de frappe. D’une réassurance ultime pour ne pas prêter le flanc au défi total ou à la surenchère larvée. De tout cela, nos forces armées disposent peu ou prou. Mais en format déjà réduit, limité qu’il convient de maintenir au niveau de nos moyens et de nos responsabilités.
En 2013, on peut souhaiter que la politique de sécurité de la France puisse doter le pays de moyens militaires suffisants de vigilance, de rétorsion et de sauvegarde pour aborder cette longue période d’incertitude, cet espace de transition entre un ordre ancien désormais dérégulé et un ordre hypothétique à venir dont on discerne mal les contours mais qui pour la France aura assurément une forte dimension européenne et méditerranéenne.