Le long cheminement stratégique franco-allemand est un apprentissage de différences de tous ordres et une acclimatation aux nécessités d’un intérêt commun bien compris, capable d’entraîner l’Europe.
La relation franco-allemande : de l’amitié forcée à la copropriété apaisée
The Franco-German Relationship: From Forced Friendship to Pacified Co-Ownership
The long strategic Franco-German progression has been a learning process of differences of all types and an acclimation to well-understood common needs and interests capable of leading Europe.
Deux hommes d’État, hors du commun pour l’un et des querelles pour l’autre, s’étaient découverts en 1958 et avaient ensuite en 1963 enfoui pour très longtemps les « déchets nucléaires » du triple affrontement barbare franco-germanique ; dès lors, la prospérité économique déjà relancée par Robert Schuman puis poursuivie par le Traité de Rome pouvait nourrir la croissance et renforcer la démocratie en Europe.
Un équilibre ambigu avait ensuite longtemps donné au Gaulois le primat du verbe et de la politique, de l’intervention et de la grandeur recherchée, et au Germain la capacité de renaître à l’Ouest dans la sécurité garantie pour réunir la famille allemande en effaçant la ligne de fracture Est-Ouest ouverte par la guerre froide. Ce « partage des tâches » a vécu.
L’Allemagne retrouve dès 2012 l’équilibre de son budget fédéral, un temps perdu pendant la crise financière ; elle maintient son excédent commercial à un niveau record de 158 milliards d’euros ; elle « stabilise » (1) à 31,9 milliards d’euros son budget de défense, dont 10,4 consacrés aux équipements.
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