C’est au Nord et au Sud de la mer de Chine que les tensions se cristallisent avec comme enjeu majeur la territorialisation maritime par la Chine. Les États-Unis qui se désengagent d’Asie centrale en profitent pour reconfigurer leur dispositif de réassurance stratégique d’Extrême-Orient.
Crises aiguës et crises de routine en Asie
Acute Crises and Routine Crises in Asia
It is in the north and the south of the China Sea that tensions solidify with the maritime territorialization of China as a major issue. The United States, who are withdrawing from Central Asia, could profit from reconfiguring their presence of strategic insurance in the Far-East.
Les derniers six mois (3 mai-4 novembre 2012) ont été relativement fertiles en événements sur le plan stratégique en Extrême-Orient où l’attention internationale s’est focalisée sur les crises en mers de Chine du Sud et de l’Est, faisant quelque peu oublier deux crises majeures qui demeurent : la lutte contre le terrorisme sur le théâtre afghano-pakistanais et l’entêtement nord-coréen dans le refus d’abandonner son programme nucléaire. Et derrière tout cela, des États-Unis qui, tout en refusant de démissionner face à la Chine, déploient des trésors de diplomatie pour éviter tout débordement qui pourrait les contraindre à un engagement militaire dépassant les simples opérations de coopération classique telles que la formation et la fourniture de matériels militaires.
Dans les mers de Chine, deux crises s’aiguisent,
au sud et au nord de Taiwan
Au sud, l’objectif devient désormais pour la Chine de matérialiser le « tracé en neuf traits » par lequel elle prétend délimiter ce qu’elle estime être ses droits souverains en mer de Chine méridionale. Cette prétention couvre la totalité de la partie centrale de cet espace marin, espace dans lequel sont inclus les archipels des Paracels et des Spratleys, espace baptisé par dérision « langue de buffle » par les autres États riverains. Ainsi, alors qu’au mois d’avril elle avait cherché querelle aux Philippines sur l’atoll effondré de Scarborough Reef et réussi à y maintenir une flottille de pêche pour asseoir ce qu’elle estime être sa souveraineté *, elle poursuit ce printemps son activité destinée à donner davantage de consistance à ses droits.
C’est ainsi que, du côté du Vietnam, elle instrumentalise China National Offshore Oil Corporation (CNOOC), sa compagnie pétrolière spécialisée dans les opérations d’exploration-exploitation offshore, pour faire valoir ses revendications démarquées par les neuf traits. De ce fait, le 23 juin, CNOOC lance un appel d’offres international pour inviter à exploiter en alliance neuf lots localisés en limite du tracé, soit sur une aire qui empiète largement sur la zone économique exclusive vietnamienne. Pour l’heure, personne ne semble avoir répondu à l’appel chinois, mais Hanoi est préoccupé.
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