Dans cette analyse du contexte dans lequel la seconde administration Obama se met en place, l’auteur rappelle les contraintes notamment budgétaires qui vont peser sur l’action des États-Unis. Les marges de manœuvre et les leviers d’action vont se faire plus rares et justifier des approches moins conventionnelles et des délégations aux alliés.
États-Unis : Obama II
United States: Obama Il
In this analysis of the context that the second Obama administration finds itself in, the author reminds the reader of the constraints, notably budgetary, that will weigh on the action of the United States. The room to maneuver and the levers of action are becoming scarce and will justify less conventional approaches and delegations to allies.
Le président Barack Obama a finalement été réélu avec une majorité plus confortable que ne l’annonçaient les sondages. Au cours de son second mandat, Barack Obama pourrait rester confronté à la politique d’obstruction systématique de l’opposition, qui sévit depuis les élections de mi-mandat de 2010. En outre, le jeu reste très ouvert sur les orientations que prendra le parti Républicain, entre la poursuite d’un recentrage qu’incarnait malgré tout le candidat Mitt Romney (dans le sillage de John McCain en 2008) et le retour à une stratégie de surenchère à droite, notamment aux dépens des votes immigrés et féminins.
À l’heure où nous écrivons, l’équipe de politique étrangère et de défense n’est toujours pas constituée. Pas davantage ne le sont les commissions des forces armées des deux chambres du Congrès. La polarisation de ce dernier semble légèrement s’atténuer, même si le président Obama ne bénéficie pas de l’état de grâce de 2008. Faute d’accord d’ici la prise de pouvoir de la seconde administration en janvier prochain (lame duck session), les négociations du budget, notamment du Sequestration mechanism (- 500 Mds $ en plus des coupes votées) pourraient être repoussées à février 2013, prolongeant la paralysie du système décisionnel et l’incertitude planant sur la politique de défense à long terme.
La prochaine administration devrait préserver certaines marges de manœuvre en politique étrangère, mais elle devra surtout confirmer le caractère tout relatif de la réduction de la présence américaine au Moyen-Orient et, en corollaire, de l’ampleur du « pivotement » vers l’Asie-Pacifique. Combinées à de fortes pressions budgétaires, ces contraintes géostratégiques obligeront le Pentagone à procéder à des arbitrages complexes afin d’optimiser les dispositifs de présence avancée et l’aptitude des forces au combat, tout en préservant des marges de manœuvre sur un large éventail opérationnel en cas de surprise stratégique.
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