C’est un retour de l’espace militaire dans les ambitions américaines sur la scène internationale que prévoit le second mandat du président Obama. Innovation politique, maîtrise budgétaire, dissuasion spatiale et expansion économique prudente marquent désormais cette posture plus résolue des États-Unis.
Le recentrage politique du secteur spatial de défense aux États-Unis
The Refocusing of Policy in the Sector of Defense in the United States
It is a return to military space in American ambitions on the international scene that organizes the second term of President Obama. Political innovation, budget control, spatial dissuasion, and careful economic expansion will, from now on, mark this more determined position of the United States.
Le volet militaire de la politique spatiale mise en œuvre aux États-Unis depuis 2008 illustre le goût de l’administration Obama pour l’innovation politique, dans la limite où celle-ci n’affecte pas les équilibres profonds. Résumé à grands traits, le premier mandat du Président démocrate a été marqué par d’importantes prises de position dans trois registres essentiels : la reprise de contrôle budgétaire de la programmation spatiale militaire (en explosion depuis les années récentes) ; la remise en vigueur d’une véritable diplomatie spatiale, en particulier sur le sujet brûlant des armes spatiales ; et la refonte du système de contrôle des transferts de technologies (régime ITAR, International Traffic in Arms Regulations) pour replacer l’industrie américaine dans la course à l’export. Ce triptyque résume les principaux efforts engagés depuis cinq ans pour réorienter la politique antérieure.
Affichée comme telle, cette reprise en main a sans conteste rempli son rôle en réinstallant sur la scène internationale l’image des États-Unis, jugés globalement plus ouverts que sous la présidence Bush (un objectif central de la présidence Obama). Au plan intérieur, elle s’est manifestée par le pari d’une plus grande ouverture du Pentagone au monde commercial, désormais souvent jugé en avance, sinon dans les domaines technologiques les plus pointus, mais au moins pour l’évolution des pratiques, en particulier pour l’organisation et la gestion de systèmes complexes aux performances sans cesse améliorées.
Il serait néanmoins naïf de ne voir dans cette évolution que des signes d’assouplissement d’une politique dont le but premier reste sans ambiguïté la prééminence spatiale dans les domaines politique, économique et militaire.
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