La difficulté rencontrée pour rendre opérationnelle l'Architecture africaine de paix et de sécurité dont le principe a été décidé en 2002 a suscité des mesures pour faire face à l'urgence sécuritaire. La Caric (Capacité africaine de réponse immédiate aux crises) en est une qui répond de façon pragmatique aux nécessités et réarticule les niveaux régional et continental. Le contexte et l'inventaire en sont exposés ici.
La Caric : une réponse aux défis politiques et opérationnels africains ?
La CARIC: A Response to Political Challenges and African Operations?
The difficulties encountered in making the African Peace and Security Architecture (the principle of which was decided in 2002) operational prompted measures to face the security urgency. La CARIC (African response force) is one of those, made to respond in a pragmatic fashion to necessities and re-articulate the regional and continental levels. Its context and its invention are exposed here.
La célébration du 50e anniversaire de la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), sous l’impulsion de la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, était l’occasion de marquer les esprits. Afin de faire oublier les difficultés rencontrées par les États africains pour prendre en charge la crise au Mali et ses répercussions au Sahel, les chefs d’État et de gouvernement, réunis à Addis Abeba, ont approuvé le 27 mai 2013 la mise en place d’une Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (Caric).
Si la proposition de Caric peut apparaître comme une réponse à l’échec des initiatives africaines pour la paix et la sécurité, carences et incapacités mises en lumière par la crise au Mali, elle est surtout destinée à pallier un défaut consubstantiel à la création de l’UA. L’appellation Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma) illustre à quel point la mise en application du principe « des solutions africaines aux problèmes africains » dépend du compromis trouvé entre les États qui déploient des contingents et les partenaires qui les soutiennent. Depuis sa création en 2002, l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA, sous l’acronyme anglais) est définie comme un ensemble d’institutions et de normes. Elle vise à articuler au sein d’un dispositif institutionnel complexe les niveaux régional, continental et international (Nations unies, Union européenne et partenaires bilatéraux).
L’APSA s’inscrit en outre dans la continuité d’une approche historique de l’intégration régionale, via la création d’une Communauté économique africaine (CEA), déclinée à l’échelon régional (1). Les compétences acquises en matière de paix et sécurité, dans les années 1990, par les Communautés économiques régionales (CER), piliers de la CEA, ont abouti au projet d’une Force africaine en attente (FAA) composée non pas d’une, mais de cinq forces régionales (Nord, Est, Ouest, Sud, Centre). Dans le cadre de l’Architecture africaine, la création de la Caric doit apporter une réponse transitoire en attendant l’opérationnalisation de la FAA en 2015.
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