Avec cette chronique détaillée d'un traité non ratifié chargé d'entretenir la transparence sur le rapport des forces militaires en Europe, on mesure à la fois le chemin parcouru depuis les derniers temps de la guerre froide et l'intérêt de disposer d'un instrument d'échanges entre Européens pour promouvoir une véritable sécurité coopérative.
Le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe : état des lieux
The Treaty on Conventional Armed Forces in Europe: the State of Play
With this detailed chronology of a non-ratified treaty charged with maintaining transparency in the relationship between military forces and Europe, one measures, on one hand, the progress made since the last Cold War and, on the other, the importance of having an instrument of exchange between Europeans in order to promote a veritable cooperative security.
À la veille du Sommet de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) qui s’est tenu à Paris les 20 et 21 novembre 1990, le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE) était signé par les 22 États-membres des deux alliances militaires d’alors, l’Otan et le Pacte de Varsovie.
Ce Sommet de la CSCE était la première réunion internationale d’envergure faisant suite à la chute du mur de Berlin qui symbolisait la fin de la guerre froide. Il était marqué par la signature de la Charte de Paris pour une nouvelle Europe et ouvrait la voie à un renouvellement de la CSCE.
La signature du Traité FCE a été vue comme un succès des négociations sur le désarmement, entreprises dans le cadre de la CSCE depuis mars 1989 * même s’il ne concerne qu’une partie des États participants et un territoire (Atlantic to the Urals : ATTU) limité à ces derniers avec une exception pour l’URSS, dont seule la région européenne était prise en compte, et la Turquie, dont une zone sud-orientale était exclue. Dans une large perspective, ce traité peut être compris comme une tentative concrète de prévenir toute guerre ou menace militaire explicite dans la région considérée (de l’Atlantique à l’Oural). Il ouvre la voie à un équilibre des forces conventionnelles en Europe et y élimine le risque d’une attaque-surprise ou d’une offensive majeure.
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