Pour l'auteur, la politique d'influence de la France est indigente; elle manque encore de souffle et de moyens pour mettre en œuvre un projet comparable à celui du Royaume-Uni ou de l'Allemagne, alors que l'influence est l'un des instruments de la puissance au XXIe siècle.
La puissance d'influence de la France en questions
France's Power of Influence in Question
For the author, the political influence of France is destitute; it still lacks the drive and the means to implement a project comparable to that of the United Kingdom or Germany, where influence is one of the instruments of power of the twenty-first century.
Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a fait de la « puissance d’influence » de la France le thème directeur de la conférence des Ambassadeurs qui s’est tenue à Paris fin août 2013. Dans son discours il affirme : « L’une des spécificités de notre pays est sa taille moyenne, mais capable de peser bien au-delà de son poids seulement militaire, économique ou culturel (…). Notre vocation universelle fait de nous une ‘‘puissance repère’’, servant souvent de pont entre les nations ».
Sans doute la position de la France en faveur de bombardements contre la Syrie – hors du cadre de l’ONU alors que « le multilatéralisme, selon le ministre, doit rester au cœur de notre approche » – a d’ores et déjà eu des effets pour le moins contrastés sur la puissance d’influence de la France. Mais au-delà de ce sujet majeur, non traité ici, nous devons mesurer le chemin parcouru depuis quelques années dans les débats sur la diplomatie culturelle, la public diplomacy, le soft ou smart power, questions qui ont agité diplomates, parlementaires, médias, universitaires sans beaucoup produire encore de résultats opérationnels. A minima, on prend acte du fait que la diplomatie culturelle, inventée par la France, héritage longtemps envié du monde entier, « cœur » de son empreinte internationale est remise en question, voire déstabilisée par la concurrence accrue des nouveaux entrants sur la scène mondiale. Il s’agit, désormais, de reprendre l’initiative.
Le ministère des Affaires étrangères est confronté au double défi de la mondialisation et de l’explosion de l’information. Il doit sortir de son isolement et de son culte du secret pour devenir la plate-forme de coordination et d’animation transversale des multiples acteurs qui développent par eux-mêmes une action d’influence sur la scène internationale (grandes entreprises, organisations non gouvernementales, acteurs régionaux ou locaux, établissements publics, instituts de recherche et d’analyse, think tanks…).
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