S’il venait à obtenir la majorité absolue, le parti indépendantiste du Québec devrait-il proposer à l’État fédéral une négociation en vue d’un passage progressif à l’indépendance ou exiger l’accession immédiate et quasi totale à celle-ci ? Quelles seraient alors les orientations de la diplomatie québécoise quant à ses relations futures – notamment en matière d’économie, de culture et de défense — avec le Canada, les États-Unis, le Commonwealth et le monde francophone ? L’auteur a participé il y a quelques mois à un colloque au Québec et en a rapporté les informations et impressions ci-dessous qui ont d’autant plus d’intérêt que l’hypothèse d’une victoire indépendantiste est maintenant du domaine du possible.
Québec : scénarios pour l'indépendance
Le 29 septembre 1974, réunis au lac à l’Épaule de Sorel, le Conseil Exécutif et le groupe parlementaire du parti québécois (indépendantiste) entendent un rapport du député Claude Morin sur « l’accession démocratique à l’indépendance », dont ils approuvent, à l’unanimité, les conclusions : « Un gouvernement du Parti québécois s’engage à :
1 - Proposer à l’Assemblée nationale, peu après son élection, une loi autorisant :
a) à exiger d’Ottawa le rapatriement au Québec de tous les pouvoirs, à l’exception de ceux que les deux gouvernements voudront, pour des fins d’association économique, confier à des organismes communs ;
b) à entreprendre, en vue de cet objectif, des discussions techniques avec Ottawa sur le transfert ordonné des compétences ;
c) à élaborer des ententes avec le Canada portant notamment sur la répartition des avoirs et des dettes ainsi que sur la propriété des biens publics, conformément aux règles habituelles du droit international.
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