Juillet 1975 - n° 346

Extraits d'une conférence donnée dans le cadre des Cercles universitaires d'études et de recherches gauliennes (CUERG) réunis à Strasbourg le 17, 18 et 19 mai 1975 sur le thème « De Gaulle et l'Europe ». Lire la suite

  p. 3-15

Le 7 avril 1975, peu après sa nomination aux hautes fonctions de Grand Chancelier de la Légion d’Honneur, le général d’armée de Boissieu est venu répondre aux questions que les auditeurs de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) avaient préparées à son intention quelques semaines auparavant, alors qu’ils abordaient l’étude de la défense militaire de notre pays. C’est cet échange de questions et de réponses que nous reproduisons ici sous leur forme d’origine. L'auteur a tenu à souligner au début de son intervention qu’il ne parlait plus en tant que Chef d’état-major de l’Armée de terre — son successeur étant déjà entré en fonctions — mais comme un homme ayant été responsable, pendant quatre ans, des problèmes de cette Armée. Lire la suite

  p. 17-44

Staline vit-il dans la guerre de Corée l’occasion d’éliminer Mao Tsé-toung ? Ce qui est certain, c’est que ce conflit eut des conséquences dépassant largement le cadre asiatique : il provoqua l’antagonisme sino-américain pour vingt ans, modifia la structure et l’autorité des Nations unies, accéléra la mise sur pied de la défense occidentale et posa pour la première fois le problème tactique de l’arme nucléaire. Lire les premières lignes

  p. 45-56

Pour celui, chrétien ou marxiste, qui connaît la fin de l’Histoire, la crise est scandale. Pour celui qui y recherche des régularités et le jeu des mécanismes d’auto-adaptation propres au vivant, la crise est catégorie de la discontinuité dans une histoire à caractère cyclique. L’auteur avait fait sur le thème de la prospective, il y a quelques mois, une conférence à l’École supérieure de Guerre. Nous reprenons ici son analyse de la crise.

  p. 57-65

S’il venait à obtenir la majorité absolue, le parti indépendantiste du Québec devrait-il proposer à l’État fédéral une négociation en vue d’un passage progressif à l’indépendance ou exiger l’accession immédiate et quasi totale à celle-ci ? Quelles seraient alors les orientations de la diplomatie québécoise quant à ses relations futures – notamment en matière d’économie, de culture et de défense — avec le Canada, les États-Unis, le Commonwealth et le monde francophone ? L’auteur a participé il y a quelques mois à un colloque au Québec et en a rapporté les informations et impressions ci-dessous qui ont d’autant plus d’intérêt que l’hypothèse d’une victoire indépendantiste est maintenant du domaine du possible. Lire les premières lignes

  p. 67-77

Le passage de la manœuvre conventionnelle à l'action nucléaire pose un problème difficile en raison des contraintes politiques auxquelles elle reste soumise et de l'incertitude quant au moment où interviendra la décision d'emploi des armes nucléaires tactiques. C'est au fond ce qui est en question ici. L'auteur s'en prend à la pratique que révèlent certains exercices dans lesquels les tacticiens plaquent sur des chevauchées blindées un épisode nucléaire dont ils seraient les seuls maures. Rappelant que l'ennemi possède lui aussi l'arme nucléaire tactique, il exhorte ces théoriciens à plus de prudence et suggère une nouvelle articulation du corps de bataille en unités centrées autour du vecteur terrestre PlutonLire la suite

  p. 79-87
  p. 89-94
  p. 95-104
  p. 105-110

Suivant l’usage actuellement prédominant, nous donnons le même sens au mot « éthique » et au mot « morale » et nous les employons indifféremment. Lire les premières lignes

  p. 111-123
  p. 125-137

Chroniques

  p. 139-144

Les prévisions de dépenses budgétaires pour l’année fiscale débutant le 1er avril 1975, déposées le 19 février à la Chambre des Communes, s’élèvent à 28,2 milliards de dollars. L’augmentation est de 2,4 Md, soit 8,5 %, par rapport au budget réellement exécuté en 1974-1975 (1). Dans une conjoncture économique défavorable – ralentissement du taux de croissance, fléchissement des exportations, forte progression du chômage – ce projet vise à la fois la poursuite de l’expansion par un fort accroissement des crédits de soutien à l’économie, et la lutte contre l’inflation par une diminution de la part relative des dépenses à caractère social. En accroissement de 11,5 % par rapport aux dépenses réelles de l’exercice précédent, les crédits consacrés à la défense passent de 2,5 à 2,8 Mds $. Quatrième poste budgétaire, ils représentent 1,8 % du PNB et 9,9 % du budget fédéral, contre respectivement 1,74 % et 9 % en 1974-1975. Lire les premières lignes

  p. 145-148
  p. 149-156
  p. 157-161

Inauguré le 30 mai 1975 par le président de la République Valéry Giscard d’Estaing, le Salon du Bourget a fermé ses portes le dimanche 8 juin. La traditionnelle fête aérienne de clôture du Salon ayant été annulée pour des raisons de sécurité, c’est le samedi 7 qui a marqué le sommet de cette semaine aéronautique avec, en présence de M. Jacques Chirac, Premier ministre, la série des présentations techniques en vol, effectuées selon des consignes de sécurité renforcées. Ceci donne désormais au Salon, comme cela a été souligné par les personnalités officielles, un caractère de plus en plus essentiellement professionnel. Il semble même que soit déjà à l’étude, pour les années à venir, une formule consistant à réserver Le Bourget pour les présentations statiques des matériels, tandis que les démonstrations en vol seraient effectuées sur un terrain moins enclavé en zone urbaine que Le Bourget. Lire les premières lignes

  p. 162-165

Le Canal de Suez a été ouvert officiellement à la navigation le 5 juin 1975 au cours d’une cérémonie à laquelle ont participé des représentants des marines ayant pris part aux travaux de son dégagement. Ces travaux ont consisté dans le nettoyage du lit et des banquettes du canal d’où une très grande quantité d’engins explosifs et de matériels divers a été enlevée ; aucune mine marine n’avait été mouillée dans le canal par les belligérants. Lire les premières lignes

  p. 166-169
  p. 170-175

Dans la production cinématographique actuelle, l’Armée est représentée par une mosaïque d’aspects divers le plus souvent teintés de satire plutôt que par des études sérieuses. Certains cinéastes sacrifient allègrement à ce que l’on veut appeler à tout prix la mode « rétro ». Signalons pour commencer que Les Sentiers de la Gloire ne sont pas devenus les sentiers de la guerre. L’apparition tardive du film de Stanley Kubrick sur les écrans français n’a donné lieu à aucune manifestation intempestive, à aucun éclat. Il n’y a donc pas lieu de revenir sur ce film déjà largement commenté ici même (chronique d’octobre 1972), si ce n’est pour constater que le « doublage » a encore ajouté au grotesque des situations et surtout des personnages. Le grotesque est, en revanche, volontaire dans la farce militaire Soldat Duroc, ça va être ta fête qui évoque le style des vaudevilles d’avant-guerre tout en racontant les aventures d’un sergent américain et de deux soldats français pendant les derniers mois de l’Occupation. Le film ne cherche qu’à faire rire et si les effets ne sont pas toujours d’un goût parfait, la grosse farce ne dépasse jamais les limites de la décence. Les effets comiques sont basés souvent sur le ridicule, personne néanmoins ne peut se sentir offensé ou lésé. On aurait bien tort de prendre ce canular au sérieux. Dans le domaine de la comédie, il faut maintenant attendre le nouveau film de Robert Lamoureux, Opération Lady Marlène. Espérons qu’il sera de la même veine que Mais où donc est passée la 7e compagnie ? Lire la suite

  p. 176-177

Bibliographie

Olivier Guichard : Un chemin tranquille  ; Éditions Flammarion, 1975 ; 214 pages - André Nolde

Qui se plaindrait d’être convié à deviser amicalement, un peu de tout, avec un homme intelligent, fin et disert, expérimenté dans les affaires de l’État, sans préjugé, un tantinet sceptique et tout le contraire du pédant, ayant le sens de l’humour, sachant placer à propos une histoire drôle qui fait sourire plutôt que rire aux éclats, trouvant le mot juste, évitant toute rhétorique, mesuré dans ses jugements, honnête homme sans être pour autant « rétro » ? Tous ces agréments sont à portée de la main dans le livre d’Olivier Guichard. Lire la suite

  p. 179-179

Michel Massenet : La nouvelle gestion publique  ; Éditions Hommes et Techniques, 1975 ; 145 pages - J.-P. B.

Si la France n’aime pas son industrie, il semble qu’elle n’aime pas davantage son administration. Celle-ci est souvent décrite comme un monde clos et paperassier, et des charges de Courteline aux analyses de Crozier (1), tout paraît confirmer l’image de marque défavorable de cette « bastille administrative » (2), critiquée à la fois de l’extérieur et de l’intérieur (3), taxée et de bureaucratie et de technocratie. Les concepts de gestion rationnelle et de management efficace sont en effet réservés au secteur privé, l’administration n’étant guère étudiée qu’au niveau général et sociologique de la science administrative (Bernard Gournay, Lucien Sfez, Charles Debbasch, etc.). C’est cette lacune qu’a voulu combler, en praticien, l’actuel directeur général de l’administration et de la fonction publique, M. Michel Massenel, auteur du premier ouvrage consacré à la nouvelle gestion publique. Lire la suite

  p. 179-181

José Fralon : L’Europe c’est fini  ; Éditions Calmann-Lévy, 1975 ; 256 pages - H. R.

Ce constat de décès de l’Europe n’est-il pas quelque peu prématuré ? Faut-il attribuer la responsabilité de cet échec aux groupes multinationaux qui ont favorisé la constitution d’une certaine Europe, mais se sont opposés victorieusement à l’installation à Bruxelles « d’un pouvoir politique fort, capable de leur tenir tête, de les empêcher-de dicter leur loi » ? Telle est du moins l’opinion de ce journaliste accrédité à Bruxelles auprès des institutions européennes et spécialiste des questions agricoles et des relations avec les pays en voie de développement. Lire la suite

  p. 181-181

Jean-Pierre Derriennic : Israël en guerre  ; Éditions Armand Colin, 1974 ; 134 pages - André Nolde

À voir ce titre, on pourrait redouter qu’il ne s’agisse, une fois de plus ! du livre d’un journaliste, c’est-à-dire d’impressions superficielles hâtivement rassemblées entre deux avions, corsées de quelques anecdotes et de deux ou trois interviews de « personnalités », comme il en paraît tant en France (sans doute pour des raisons mercantiles parce que les éditeurs ont constaté qu’un nom souvent répété dans la presse, à la radio ou à la télévision pouvait parfois assurer un meilleur démarrage de la vente). Il n’en est rien cette fois-ci, fort heureusement ! et le patronage de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) suffit pour nous rassurer. L’ouvrage de Jean-Pierre Derriennic est d’une exceptionnelle densité, bourré de faits significatifs, d’idées originales, de rapprochements fructueux et d’analyses pertinentes. Il a certainement demandé beaucoup d’étude, de travail et de réflexion et suppose d’ailleurs chez l’auteur tout un acquis scientifique préalable dans les différentes disciplines de rattachement des problèmes de défense nationale qui paraissent constituer pour lui une véritable spécialité, à voir l’aisance avec laquelle il les domine. Lire la suite

  p. 182-182

André Chamson : La Reconquête (1944-1945)  ; Éditions Plon, 1975 ; 224 pages - Georges Vincent

Au moment où la 1re Armée française vient de reprendre pied en Provence, un commandant aux galons gagnés dans les maquis toulousains, se présente au général de Lattre sous les ordres de qui il a déjà servi en 1940 à Opme en Auvergne. Il vient lui offrir un bataillon d’Alsaciens et de Lorrains dont la seule ambition, après avoir fait partie de « l’armée des ombres », est de combattre jusqu’à la libération de Strasbourg. Ce commandant c’est André Chamson, un chartiste, né à Nîmes, futur académicien et romancier déjà célèbre, chantre du pays cévenol et de ses rudes paysans qui ont tant lutté pour leur foi et leur liberté. Voilà donc cet ancien conservateur adjoint du musée de Versailles qui, il y a peu encore, était chargé de la préservation des œuvres d’art, lancé dans les combats de la brigade Alsace-Lorraine aux côtés d’André Malraux et du futur général Jacquot. Son livre, nous dit-il, n’est pas un livre de guerre. Lire la suite

  p. 182-182

Amiral Lepotier : Dunkerque  ; Éditions France-Empire, 1974 ; 482 pages - Y. B.

Dunkerque, ce fut à la fin du mois de mai 1940, ce « cul de sac enflammé » d’où l’on s’efforcera de sauver tout ce qui pouvait l’être des armées françaises du Nord. Ce fut, dans le même temps, le théâtre de l’opération Dynamo qui couvrait le réembarquement du corps expéditionnaire britannique. Et ce furent au total près de 340 000 hommes qui furent ainsi évacués. Lire la suite

  p. 183-183

Revue Défense Nationale - Juillet 1975 - n° 346

Revue Défense Nationale - Juillet 1975 - n° 346

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Juillet 1975 - n° 346

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