Les modes d’action variés et sélectifs dévolus aux forces spéciales consacrent leur excellente adaptation aux formes de conflictualité auxquelles le pays doit faire face. La tentation est dès lors grande d’en faire le pivot des armées. Leur montée en puissance reste cependant subordonnée au vivier militaire auquel elles s’alimentent.
Préambule - Réflexions sur l’avenir des forces spéciales françaises
Preface–Reflections on the future of the French Special Forces
Varied and selective modes of action vested in the Special Forces devote their excellent adaptation to forms of conflict that the country faces. The temptation to be the backbone of the army is therefore great. However, their increasing power remains subject to the military breeding ground from with they feed.
La création en 1992 du Commandement des opérations spéciales (COS) marque le début de la structuration des capacités commando des forces françaises. Elle les réunit pour la première fois sous un commandement interarmées aux ordres directs du chef d’état-major des armées. Le COS répond à trois objectifs : planifier, préparer et conduire les opérations spéciales ; fédérer les unités spéciales jusque-là disséminées dans chacune des trois armées ; et enfin, coordonner l’adaptation et l’amélioration des capacités de ces unités. « Initialement conçues comme des forces de réaction rapide, les forces spéciales sont de plus en plus sollicitées » (1), résume Alain Quinet, ce qui n’est pas sans provoquer une tension sur les effectifs, préjudiciable tant à la réussite des missions qu’à la régénération de la force et donc à sa disponibilité. Surtout, le nouveau contexte géopolitique, caractérisé notamment par l’aspect non strictement militaire des crises, a tout à la fois provoqué l’allongement de la durée de leurs missions, systématisé la collaboration avec des unités alliées ou locales, et la nécessité de coordination avec de multiples administrations et organisations, mobilisant les effectifs et requérant une grande diversité de compétences et d’expériences.
En reconnaissant l’apport essentiel des forces spéciales dans les opérations récentes, le dernier Livre blanc appelle tant à un renforcement substantiel du volume de l’état-major du COS et des forces spéciales (FS) qu’à une consolidation de « leur capacité à se coordonner avec les services de renseignement » (2).
Cette intention, confirmée par la Loi de programmation militaire, la LPM, récemment adoptée, pose maintenant la délicate question de sa réalisation.
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