La fin de la guerre froide a été suivie de la généralisation de petites guerres contre lesquelles les tactiques, les équipements et les modes d’action différaient profondément de ceux de la grande guerre. Cette évolution est-elle irréversible et commande-t-elle de modifier la posture militaire de la France ? L’auteur ne le pense pas et recommande de maintenir l’aptitude militaire à toute la gamme des engagements imaginables.
L’incertitude en matière de stratégie militaire
Uncertainty in matters of military strategy
The end of the Cold war was followed by the generalization of small wars against which the tactics, equipment and courses of action differ greatly from those of big/great wars. Is this evolution irreversible and does it control the modifications of military posture in France? The author does not think so recommends maintaining military abilities to the full range of imaginable commitments.
Avec la fin de la guerre froide, se répand le slogan bien connu de l’obtention espérée des dividendes de la paix. Pourtant, ce n’est pas en vain que nombre d’analystes répètent à l’envi l’exclamation d’un homme d’État, Alexandre Arbatov, peu de temps auparavant encore soviétique, faisant remarquer aux Occidentaux que la disparition de l’Union soviétique leur octroyait un cadeau empoisonné « en les privant d’ennemi ».
La fin de la guerre n’est pas la paix
Ce n’est pas pour autant qu’allait en effet s’instaurer une ère de paix dans le monde. La perspective de l’affrontement apocalyptique disparaissait, mais laissait éclore ou réveiller toute une série de conflits de basse intensité précédemment mis sous le boisseau par le duel entre le camp occidental et celui du pacte de Varsovie.
Les opinions publiques occidentales effarées prirent alors conscience que l’on pouvait aussi bien massacrer à la machette qu’à la mitrailleuse à haute cadence de tir. Bien mieux même ! Le génocide du Rwanda dans les années 1990 causa près d’un million de victimes, tandis que les bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 août 1945, se soldèrent dans l’immédiat par un peu plus de 200 000 victimes et presque autant à terme, en raison des séquelles radioactives. En outre, les populations des États nantis éprouvèrent les affres du nouveau style de conflits. Ceux-ci se transportèrent sur le sol même des États occidentaux sous forme d’attentats terroristes : le plus connu est celui frappant le World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington, le 11 septembre 2001, occasionnant plus de 3 000 victimes. Cela conduisit les Américains à s’estimer en guerre contre le terrorisme et à le proclamer, entraînant derrière eux leurs alliés occidentaux.
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