À travers les livres et la presse - Stratégie pour demain ; analyse, éthique et prospective
Suivant l’usage actuellement prédominant, nous donnons le même sens au mot « éthique » et au mot « morale » et nous les employons indifféremment.
Les définitions de l’éthique (ou morale) sont, certes, variées. Toutes convergent pour affirmer qu’elle concerne le comportement responsable des hommes, qu’elle s’efforce de préciser et en même temps de les convaincre de l’assumer, qu’il s’agisse des hommes agissant individuellement ou collectivement. Les institutions n’ont que trop coutume de se forger idéologiquement une morale à la mesure de leurs objectifs. Elles n’hésitent pas à la falsifier, à la dénaturer. Mais elles n’en cherchent pas moins à se justifier en prétendant qu’en définitive elles contribuent à sa promotion. Tout en la niant par les faits, elles se sentent obligées à lui rendre hommage en paroles. Machiavel ne se voulait pas immoral. Il entendait seulement préconiser une morale politique réaliste.
Toute morale se réfère à des valeurs, c’est-à-dire à des critères de comportement responsable, comme à des balises sur la route. Pour l’idéologie libérale, la valeur suprême est la promotion de la liberté individuelle, avec le risque d’accepter trop facilement l’injustice sociale. Pour l’idéologie marxiste, c’est la promotion collective, à base d’égalité, qui importe avant tout, avec le risque inverse de tomber dans la dictature, qui écrase la personne individuelle. Quant à la morale évangélique, elle est centrée sur la charité, qui implique à la fois recherche d’efficacité et promotion de la justice.
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