Cet article s'inspire largement d'une étude faite il y a quelques mois par un groupe de travail de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN, 27e session). Les auteurs montrent qu’à s'en tenir au niveau actuel de ressources (2,9 % du PNB) allouées à la Défense, nous nous acheminerions vers un système qui consisterait à payer de plus en plus cher des forces de moins en moins compétitives. Nous sommes donc dans une impasse. Pour en sortir, deux solutions : l'accroissement des ressources ou la diminution des forces tant en effectifs qu'en matériels. Cette dernière solution remettrait en cause les options concernant la forme de participation des Français à leur défense. Les auteurs soulignent les graves dangers inclus dans une telle hypothèse en étudiant l'un de ses cas limites dont on espère bien qu’il ne se réalisera jamais. Les mesures de réorganisation de l'Année de terre en cours devraient heureusement conjurer un aussi mauvais sort, pour cette armée du moins (voir dans ce même numéro notre chronique « Défense en France »).
Sortir de l'impasse
La France ne se connaît pas d’ennemi déclaré, mais dans une conjoncture mondiale difficile où la force l’emporte encore sur le droit, où la violence persiste et la passion prévaut, elle se doit de pourvoir à sa défense en recherchant avec persévérance le nécessaire équilibre entre ses ambitions, ses obligations et ses ressources.
La défense concerne tous les Français, mais il n’y a pas de défense concevable sans défense militaire et il n’y a pas de défense militaire sans consensus populaire.
Les rapports de force sont, à ce jour, dominés par la parité nucléaire entre les très grandes puissances, la prolongation de la division de l’Europe créant un vide politique dans un monde bipolaire, enfin par la situation contrastée des pays du Tiers Monde, véritable mosaïque de paupérisme et d’opulence.
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