Octobre 1975 - n° 348

En la personne du général de corps d’armée Henri Freydenberg, Grand-Croix de la Légion d’Honneur, qui s’est endormi dans la paix du Seigneur le 20 août dernier à près de 99 ans, le Comité d’études de défense nationale et notre Revue ont perdu le doyen de leurs présidents d’honneur. Lire la suite

  p. 4-4

Conférence du Chef d'état-major de la Marine le 12 avril 1975 à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN).  Les trois parties faisant l’objet de cette conférence répondent aux différentes questions posées par les auditeurs pour être regroupées dans l’exposé dont nous publions ici les principaux extraits : Lire la suite

  p. 5-21

Cet article s'inspire largement d'une étude faite il y a quelques mois par un groupe de travail de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN, 27e session). Les auteurs montrent qu’à s'en tenir au niveau actuel de ressources (2,9 % du PNB) allouées à la Défense, nous nous acheminerions vers un système qui consisterait à payer de plus en plus cher des forces de moins en moins compétitives. Nous sommes donc dans une impasse. Pour en sortir, deux solutions : l'accroissement des ressources ou la diminution des forces tant en effectifs qu'en matériels. Cette dernière solution remettrait en cause les options concernant la forme de participation des Français à leur défense. Les auteurs soulignent les graves dangers inclus dans une telle hypothèse en étudiant l'un de ses cas limites dont on espère bien qu’il ne se réalisera jamais. Les mesures de réorganisation de l'Année de terre en cours devraient heureusement conjurer un aussi mauvais sort, pour cette armée du moins (voir dans ce même numéro notre chronique « Défense en France »). Lire les premières lignes

  p. 23-38

L'étude de la défense sous tous ses aspects, politiques, stratégiques, économiques, juridiques, etc., n'est-elle pas une affaire passionnante ? C'est ce qu'affirmait le général de Gaulle lors de l'une de ses dernières visites à l’École militaire. Et puis cette défense ne fait-elle pas partie du « programme commun » de tous les Français ? Autant de raisons militant en faveur de l'enseignement de défense aux divers niveaux de notre système d'éducation nationale. Certains universitaires l'ont compris et l'on voit de nos jours se développer à Paris et en province des « Centres d'études de défense » grâce auxquels le fossé séparant l'armée de l'université est en train de se combler. Cet article fait le tableau actuel de l'enseignement de défense en France, et le compare aux réalisations étrangères actuelles (États-Unis, Grande-Bretagne et République fédérale d'Allemagne – RFA) sur lesquelles nous avons un retard certain.

  p. 39-54

Au conflit Est-Ouest tend à se substituer, avec la montée en puissance des producteurs de matières premières, un affrontement Nord-Sud. En fait, dans les relations conflictuelles triangulaires Est-Ouest-Sud qui s'établissent ainsi, l'Ouest est le plus vulnérable et l'Est dispose dans l'immédiat d'incontestables avantages stratégiques. Mais qu'en sera-t-il à long terme ? Il ne manque pas d'esprits clairvoyants à l'Est pour apercevoir le danger que pourrait présenter pour les États socialistes la désorganisation économique de l'Occident. D'où l'opportunité d'une redéfinition de l'ordre économique mondial dont l'auteur donne l'esquisse. Lire les premières lignes

  p. 55-63

Au terme d'un essai de prospective concernant l'avenir des États d'Indochine, l'auteur estime que ces États mettront vraisemblablement tout en œuvre pour faire respecter leur indépendance chèrement acquise.

  p. 65-77

Pour comprendre la stratégie appliquée par la Chine dans ses relations extérieures, il faut se référer au « discours révolutionnaire » qui l'inspire et à la vision globale du monde adoptée par Pékin. La politique extérieure chinoise apparaît alors comme un ensemble parfaitement cohérent. L'auteur, qui a vécu en Chine récemment, connaît bien les problèmes de ce pays.

  p. 79-91

Développer l'agriculture n'est pas seulement une nécessité face aux besoins croissants – en qualité et en quantité – de nutrition du monde, c'est aussi un impératif en quelque sorte « stratégique ». C'est là, en effet, l'un des aspects de la lutte engagée pour la puissance économique, et finalement pour l'indépendance. Dans cette bataille, les États-Unis tiennent une position dominante. Mais la France possède, elle aussi, des « armes » non négligeables. Comment donc les valoriser et les mettre en œuvre intelligemment ? L'auteur a été appelé il y a quelques mois à faire une conférence sur ce thème à l'École supérieure de Guerre (ESG).

  p. 93-101
  p. 103-109
  p. 111-116
  p. 117-134
  p. 235-144
  p. 145-163

Chroniques

  p. 165-170
  p. 171-174

Le projet de réorganisation dont notre chroniqueur Édouard Vaujaque avait évoqué les grandes lignes dans la rubrique Armée de terre de notre revue d’août-septembre a été, à l’issue du Conseil des ministres du 6 août 1975 qui venait de l’approuver, présenté à la presse par M. Yvon Bourges et le général Bigeard. Nous ne nous étendrons pas sur les détails de ce projet ; aussi bien ni la maquette définitive de la réorganisation, ni son calendrier n’ont encore été arrêtés par le ministre, et la primeur de ce plan sera d’abord réservée au Gouvernement et aux commissions parlementaires compétentes, d’autant plus qu’il entraînera, à échéance, des remaniements du dispositif, des dissolutions, des transferts de commandements et d’unités modifiant le plan d’utilisation de l’infrastructure, et que les parlementaires sont très sensibles aux incidences politiques et économiques que ces transformations peuvent avoir sur le plan local… Nous voudrions plutôt insister ici sur les finalités poursuivies et les motivations profondes de la réorganisation et rechercher ses implications possibles au regard de la politique de défense et de l’emploi des forces. Lire les premières lignes

  p. 175-180

Une précédente chronique avait donné les grandes lignes du projet de réorganisation de l’Armée de terre, tel qu’il était possible de les connaître à travers les propos du ministre et du secrétaire d’État à la Défense. Toutes les décisions concernant cette réorganisation n’étant pas encore prises, il n’est pas possible aujourd’hui d’apporter d’autres précisions sur ce sujet, sauf sur un point. Il s’agit des modifications apportées à l’exercice des responsabilités au niveau de la région militaire et des Forces françaises en Allemagne (FFA). Lire la suite

  p. 181-182

Les essais en vol du radar prototype, développé par Westinghouse pour l’avion de chasse F-16 de la General Dynamics, ont commencé. Ils ont pour but de vérifier le fonctionnement du radar dans tous ses modes opérationnels ainsi que l’équipement de test. Les vols auront lieu au-dessus de terrains variés et avec des cibles diverses. Un avion McDonnell Douglas F-4D Phantom II sera utilisé comme plateforme de test. Les essais de vérification seront suivis d’essais concurrentiels entre Westinghouse et Hughes, commençant en octobre 1975. Lire la suite

  p. 183-185

L’atoll de Diego Garcia, situé à 30 nautiques dans le sud du banc des Chagos (07° 15’ Sud – 072° 25’ Est) est, comme on sait, une possession britannique qui a été concédée aux États-Unis. Ces derniers y ont aménagé, à partir de 1971, les éléments d’une escale comprenant pour l’essentiel : une station de télécommunications, une piste d’aviation de 2 400 m et un dépôt de combustibles liquides de 6 000 à 7 000 m3Lire les premières lignes

  p. 186-189
  p. 190-195

Pour la septième fois, le Festival international du Film militaire s’est déroulé à Versailles dans le courant du mois de juillet. Cette manifestation créée en 1964 a suscité des imitations à Varsovie et à Leningrad, ces deux villes n’accueillant toutefois que les films présentés par les pays du Pacte de Varsovie. La ville de Versailles, elle, peut être fière de grouper les représentants de trente-six pays appartenant à toutes les familles politiques. Cette année, la participation a été particulièrement importante puisque 26 nations ont présenté des films. 16 se sont fait représenter par des photographies et 7 pays ont délégué des observateurs. Tout près de cent films ont été projetés qui représentaient les pays suivants : République démocratique allemande (RDA), République fédérale d’Allemagne (RFA), Belgique, Bulgarie, Canada, Danemark, Espagne, États-Unis, Finlande, France, Grande-Bretagne, Hongrie, Inde, Israël, Italie, Liban, Nouvelle-Zélande, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Suisse, Tchécoslovaquie, URSS, Yougoslavie. Le jury international, présidé par le général Usureau, était composé de personnalités cinématographiques et militaires : Gabriel Axel (Danemark), Abed Bouhafa (Tunisie), colonel André-Charles Darret (France), Eugène Hambrouck (Belgique), Czeslaw Miszewski (Pologne), Serge de Poligny (France). Il a établi le palmarès de la manière suivante : Lire la suite

  p. 196-198

Bibliographie

Jean Cau : Pourquoi la France ?  ; Éditions de la Table Ronde, 1975 ; 158 pages - Serge Vinçon

Un pamphlet d’une virulence extrême. Selon Jean Cau, nous sommes submergés par les produits culturels et matériels du Goliath américain et nous sommes en train d’y perdre notre âme. Le communisme soviétique attend patiemment son heure et s’installera en vainqueur sur les ruines de cette France que nous n’aurons pas su défendre. Quant à l’Amérique « sachez-le, Européens, jamais, jamais plus elle n’enverra ses soldats défendre les éventaires et les boutiques des marchands qu’elle a installés sur votre sol. Ceux-ci replieront leurs tentes en hâte, ramasseront leur verroterie et leurs brassées de dollars et s’enfuiront avec le dernier avion ». Tel est le ton de ce petit ouvrage dont les excès et les outrances d’expression gâchent malheureusement une thèse qui eut mérité une défense plus objective. Car l’auteur a bien raison de poser la question « Pourquoi la France ? » et de répondre : « Mais pour qu’elle vive ! ». S’il ne nous indique pas quelle voie elle doit suivre pour rester elle-même tout en épousant son siècle, il a du moins le mérite de nous montrer celles où elle a toutes les chances de se perdre. ♦

  p. 199-199

Jean-Pierre Cot et Jean-Pierre Mounier : Pour une sociologie politique. Tome I et Tome II  ; Éditions du Seuil, 1974 ; 256 et 250 pages - André Nolde

Le fait que cet ouvrage ait été publié dans une collection « qui s’adresse à l’honnête homme » et qui vise – en particulier par son format de poche – à une assez large diffusion, ne doit pas faire illusion : Pour une sociologie politique ne débordera sans doute pas, ou à peine, le cadre universitaire (professeurs et étudiants), auquel il était primitivement destiné sous la forme de feuilles polycopiées accompagnant un cours oral et des travaux dirigés de sociologie politique à l’Université de Paris I. Lire la suite

  p. 199-200

René Maury : Pour comprendre la crise  ; Éditions Albin Michel, 1974 ; 271 pages - J. P.

L’ouvrage du Professeur Maury est un livre sérieux, voire sévère dans ses analyses comme dans ses conclusions. Il est aussi, et surtout, un livre de combat. La crise de l’énergie donne, en effet, à l’auteur l’occasion de passer en revue tous les problèmes de notre société. Non seulement, pour lui, les difficultés posées par le renchérissement des matières premières et le dérèglement du système monétaire international ne sauraient être surmontées à bref délai dans le cadre de simples politiques conjoncturelles, mais encore – si nous nous n’y prenons garde rapidement – les fondements de notre civilisation risquent d’être gravement menacés Lire la suite

  p. 200-200

Michel Rocard : Propositions pour sortir de la crise  ; Éditions du Cerf, 1974 ; 132 pages - André Nolde

Rédigé sous la direction de Michel Rocard par un groupe d’experts économiques du PSU (Parti socialiste unifié), ce petit ouvrage a peu de chances d’atteindre le grand public du fait de son caractère fragmentaire et très technique. En six chapitres, consacrés respectivement à l’énergie, à la planification, au budget, au crédit, à la fiscalité et au téléphone, les spécialistes de l’équipe Rocard nous présentent leur analyse des causes de la crise actuelle et leurs propositions pour y remédier. Les mesures qu’ils envisagent sont à prendre dans le cadre du système économique existant, mais sont imaginées de façon à constituer des étapes, permettant de déboucher ultérieurement vers un socialisme autogestionnaire, dont le contenu d’ensemble n’est pas, pour le moment, autrement précisé. L’ouvrage « n’a [donc] pas pour ambition de présenter sur tous les problèmes actuels une alternative globale ». Lire la suite

  p. 200-201

Dominique Lapierre et Larry Collins : Cette nuit la liberté  ; Éditions Robert Laffont, 1975 ; 558 pages - A. L.

Coproduction franco-américaine, cet ouvrage écrit par deux journalistes fait penser à un film à grande mise en scène : 410 millions de figurants s’agitant sur le vaste sous-continent indien au moment de l’indépendance et quatre acteurs d’une valeur exceptionnelle : Mountbatten, dernier vice-roi des Indes puis gouverneur général, Gandhi, le père de la nation indienne, Nehru, son disciple, chef du gouvernement de l’Inde indépendante et Jinnah, premier gouverneur général du Pakistan. Lire la suite

  p. 201-202

Benoist Mechin : Fayçal, roi d’Arabie  ; Éditions Albin Michel, 1975 ; 302 pages - André Nolde

Le talent de conteur de Benoist-Méchin fait toujours merveille, même lorsqu’il s’agit, comme c’est ici le cas, d’un ouvrage de circonstance, hâtivement écrit, sans doute pour tirer parti sur le plan publicitaire des remous suscités par le récent assassinat de « l’homme le plus riche du monde », l’austère et mystique souverain de l’Arabie saoudite. Lire la suite

  p. 202-202

Claude Bourdet : L’aventure incertaine. De la Résistance à la Restauration  ; Éditions Stock, 1975 ; 478 pages - J. De

Après La nuit finira de Henry Frenay et Le temps des passions de Francis Closon, voici en peu de mois un troisième témoignage capital sur la Résistance française publié par un acteur ayant assumé des responsabilités « au sommet » pendant la clandestinité. Fils de grand bourgeois (son père Édouard est dramaturge célèbre et administrateur de la Comédie française en 1939), Claude Bourdet, ingénieur de formation, militait dans les organisations antifascistes et entra au cabinet d’un ministre du Front populaire en 1936. Lire la suite

  p. 202-203

Duc de Castries : La France et l’indépendance américaine  ; Librairie Académique Perrin, 1975 ; 380 pages - P. G.

Le duc de Castries, historien connu, membre de l’ordre héréditaire de Cincinnatus [NDLR 2020 : fondé par George Washington en 1783 et composé de ceux qui s’étaient distingués pendant la guerre d’indépendance des États-Unis], nous conte dans ce livre les débuts difficiles de la démocratie américaine où se mêlent tout à la fois les questions diplomatiques, économiques et militaires. Lire la suite

  p. 203-204

André Latreille : L’ère napoléonienne  ; Éditions Armand Colin, 1974 ; 378 pages - P. R.

Il convient de signaler tout particulièrement à l’attention des amateurs de l’époque napoléonienne l’excellent ouvrage du professeur André Latreille. L’abondance des livres consacrés à cette période risquerait de le faire passer inaperçu ce qui serait fort dommage puisqu’il apporte justement une réponse pertinente à la plupart des questions que peuvent se poser les connaisseurs ou les profanes qui désirent dépasser le côté événementiel des choses. Lire la suite

  p. 204-204

Gaston Palewski : Hier et aujourd'hui  ; Éditions Plon, 1975 ; 314 pages - P. R.

Sous ce titre, M. Gaston Palewski a regroupé les « Propos » qu’il avait publiés chaque mois, en 1974, dans la Nouvelle Revue des Deux Mondes. Le volume ainsi composé ne contient donc rien d’inédit. Mais ces commentaires sur les événements, lus un an après leur parution, prennent parfois un relief inattendu. Et pourtant un tel exercice pouvait être périlleux, car un délai d’un an est suffisant pour émousser l’intérêt de l’actualité mais non pour donner à ces textes la patine de l’histoire. Gaston Palewski triomphe brillamment de cette épreuve, ne serait-ce que par sa personnalité qui transparaît à la lecture de ces pages. Lire la suite

  p. 205-205

Jacques Vendroux : Ces grandes années que j’ai vécues  ; Éditions Plon, 1975 ; 376 pages - André Nolde

Second volet d’un diptyque intitulé Souvenirs de famille et journal politique, le présent volume, couvrant la période 1958-1970, est consacré au retour au pouvoir du général de Gaulle (1). Ce n’est pas l’œuvre d’un mémorialiste, qui profite d’un certain recul des événements pour réfléchir sur leur sens et leur portée. C’est plus exactement un carnet (fort épais d’ailleurs), où les événements et les premières réactions qu’ils provoquent chez l’auteur sont consignés au jour le jour, dans l’ordre chronologique et en quelque sorte à l’état brut (apparemment, du moins). Lire la suite

  p. 205-206

Léonce Peillard : La bataille de l’Atlantique. Tome II : La victoire des chasseurs (1942-1945)  ; Éditions Robert Laffont, 1974 ; 350 pages - Y. B.

Au cours de l’année 1942, ce sont 7 800 000 tonnes de navires marchands alliés qui sont perdus sur les divers théâtres d’opérations. Sur ce total, 6 300 000 t sont le fait des seuls sous-marins allemands dont 87 étaient coulés pendant la même période. Lire la suite

  p. 206-206

Revue Défense Nationale - Octobre 1975 - n° 348

Revue Défense Nationale - Octobre 1975 - n° 348

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Octobre 1975 - n° 348

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