La région levantine peine à échapper à cette phase cruciale de convulsions et de turbulences étendues, probablement annonciatrice d’autres perspectives plus compliquées, ce qui la rend hautement imprévisible. Ses dynamiques conflictuelles interactives, qu’elles soient politiques, idéologiques ou géopolitiques, auront sans aucun doute un effet durable sur la reconfiguration de l’espace régional.

Constamment dans la mire des superpuissances comme terrain du « Grand Jeu », le Levant, au cœur de l’arc de crises, s’engouffre, à un moment critique du système international apolaire, dans une dynamique profonde marquée par l’inaptitude des élites des États post-indépendants et par les conflits par procuration ou identitaires. Ce processus est accentué par le recul calculé et réfléchi des États-Unis qui semblent laisser le Levant en proie à des rivalités ambitieuses qui tendent à remplir ce vide apparent. Il est d’autant plus prononcé que l’Europe démontre une flagrante inefficacité à se substituer au parapluie américain. Pendant ce temps, l’acteur rival, la Russie, poursuit sa quête désespérée d’un rôle de grande puissance, selon les paramètres dépassés de la guerre froide.

Dans l’inventaire des multiples lignes de force qui se dessinent dans les États et les sociétés du Levant, il apparaît pertinent d’en retenir trois qui sont foncièrement reliées entre elles.