Le KGB
L’ouvrage de Nadine Marie-Schwartzenberg présente avec une étonnante précision l’historique des services de renseignement de l’ex-URSS. L’évolution du système est bien décrite grâce à une analyse complète de la Tcheka (commission extraordinaire pour faire face à la contre-révolution et au sabotage de 1917 à 1922), de la Guépéou (direction politique de l’État de 1922 à 1934), du NKVD (commissariat du peuple à l’intérieur de 1934 à 1943), du NKGB (commissariat du peuple à la sécurité d’État de 1943 à 1946), du MGB (ministère de l’Intérieur de 1953 à 1954) et des agences qui ont succédé à la fameuse centrale : AFB (agence de sécurité fédérale de la Russie), MBVD (ministère de la Sécurité de la fédération de Russie) et SVR (services des renseignements extérieurs).
C’est surtout sur le KGB que l’auteur développe son étude. Synonyme de terreur, d’espionnage et d’infiltration dans toutes les couches de la société, l’organisme de renseignement a joué un rôle majeur dans la politique intérieure et la diplomatie extérieure du Kremlin. Même si l’URSS a entraîné dans sa chute le démantèlement du KGB, il semble encore prématuré d’enterrer définitivement la puissante centrale. Les hommes qui composaient l’institution sont en effet toujours détenteurs de nombreux secrets d’État. Ils pourraient à nouveau occuper les devants de l’actualité en cas d’aggravation de la crise interne qui frappe actuellement la Russie. C’est le message que nous livre cette grande spécialiste du monde soviétique dans un document très pédagogique, donc accessible à tous les lecteurs. ♦