Autour du Golfe, les puissances de l’ordre l’emportent actuellement sur celles du progressisme. Grâce à l’appui militaire que lui prête l’Iran, le Sultan d’Oman et Mascate porte des coups très durs aux rebelles du Dhofar. L’intervention de Téhéran en terre arabe ne semble pas avoir soulevé d’objection de la part de l’Arabie saoudite. Il est vrai que l’Iran a par ailleurs opéré un rapprochement spectaculaire avec l’Irak. L’arabisme est-il donc trahi ? Il faut se garder de répondre hâtivement à cette question. La connaissance d’un passé récent mais aussi d’une histoire religieuse bien plus ancienne qui a marqué cette partie du monde arabe et en a fait, selon l’expression de l'auteur, spécialiste de ces problèmes, « une extraordinaire mosaïque religieuse », est utile pour la compréhension de cette situation.
Tensions autour du Golfe
Golfe Persique, golfe Arabique ? Employer l’une ou l’autre de ces expressions, c’est déjà courir le risque d’être soupçonné de parti pris. Écrire « Golfe Arabo-Persique » est lourd et trop visiblement précautionneux.
Faut-il donc mentionner, tout simplement, « le Golfe » ? Ce faisant, on aura en effet aujourd’hui chance d’être compris, et c’est un signe des temps. Car, lorsque voici une quarantaine d’années le Gulf Oil commença de forer à Koweit, c’était du Golfe du Mexique que cette compagnie tirait son nom. L’Occident, à cette époque, se chargeait, dans le monde entier, de désigner tout. Mais aujourd’hui, le vocabulaire est remis en question.
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