Naval Strategy of Suez—The Role of Djibouti
L’auteur, captain (Rtd) de l’US Coast Guard, s’est spécialisé depuis plusieurs années dans l’histoire contemporaine de la Marine française, et a entrepris de la faire connaître aux États-Unis, où elle est souvent la victime de mauvais clichés qui datent de la Seconde Guerre mondiale. Il a déjà publié deux ouvrages sur le sujet, l’un sur la période 1940-1942 et l’autre sur la Marine en Indochine.
Cette dernière étude concerne la part que la Marine française a prise dans le développement de Djibouti et le rôle que, grâce à elle, ce territoire a pu jouer depuis le premier établissement des Français à Obock et l’ouverture du canal de Suez en 1869. Il a choisi le terrain stratégique et l’analyse des grands événements mondiaux depuis la Première Guerre mondiale pour souligner l’importance de Djibouti comme base interarmées et comme contribution de la France à la gestion des grandes crises, y compris celle du Golfe.
Son ouvrage, fortement documenté et destiné au public américain, a le mérite d’être clair et impartial. Il a tracé un « pentagone stratégique », dont les côtés sont la mer Rouge, le golfe d’Aden, l’océan Indien, le golfe Persique, et l’ensemble Irak-Iran, et il estime que le territoire de Djibouti dans le coin Sud-Ouest est bien placé pour jouer un rôle majeur dans la protection des pétroles du Golfe, de la navigation commerciale, et dans la libre circulation des forces navales et aériennes à l’est de Suez. Une intervention dans le détroit d’Ormuz à partir de Djibouti permet de gagner 600 milles marins par rapport à la base américaine de Diego Garcia qu’il place en dehors du « pentagone ». Il insiste particulièrement sur le maintien de la présence française qui rassure ses alliés, et qui devrait recevoir l’appui des puissances occidentales, y compris celui des États-Unis.
En résumé, tout en survolant rapidement le sujet, l’auteur donne une image honnête des grands problèmes de la région en mettant au premier plan la permanence des intérêts stratégiques occidentaux et la part que Djibouti prend dans leur défense. ♦