Les onagres. Les agents d’influence soviétiques de Lénine à Gorbatchev
C’est une trouvaille que d’avoir découvert ce terme d’onagre, que les dictionnaires décrivent à la fois comme un grand âne sauvage et comme une machine de guerre destinée à la destruction des remparts. Cette définition, en effet, s’applique parfaitement à ces agents d’influence de l’Est qui, consciemment ou inconsciemment, sapent les murs des sociétés démocratiques. Directeur adjoint d’une grande société, Jacques Vindex les a observés pendant des années, de l’Europe aux Amériques, et dans le Tiers-Monde. Puissamment organisés aux États-Unis, où 6 000 associations diffusent les thèses du « christianisme-léninisme », ils influencent les organismes de l’ONU, les ONG, les Églises et les médias. Leurs réseaux véhiculent l’idéologie tiers-mondiste, la lutte contre les multinationales, pour le désarmement unilatéral et l’aide aux Sandinistes. Le livre fourmille d’exemples de campagnes d’opinion, qui bizarrement coïncident avec les thèmes de propagande de l’Union soviétique, domaine dans lequel Gorbatchev ne semble pas avoir réussi – ou cherché – à instituer quelque suffisance raisonnable. Pour lutter contre leur influence, les auteurs préconisent un contrôle plus serré des agents de renseignement soviétiques, un combat permanent contre la désinformation en même temps qu’une aide intelligente au Tiers-Monde. À côté des ouvrages traitant de l’espionnage et de la désinformation, le livre de Jacques Vindex et Gabriel Véraldi vient heureusement combler une lacune et constitue une solide référence sur un important moyen d’action de la stratégie soviétique. ♦