Irak et Syrie 1960-1980
Le théoricien de l’école de la dépendance étudie ici deux économies qui ont cherché au cours des années 1950 et 1960 à opérer une mutation en vue de parvenir à l’indépendance et à la modernisation. À défaut d’une intégration unitaire, abandonnée dès le début de la décennie 1960, ou d’une transformation socialiste de la société, on pouvait penser que les régimes baassistes instaurés en Syrie et en Irak allaient permettre la réalisation des projets de développement nationaux, fût-ce dans l’interdépendance à deux. Samir Amin cherche à montrer que la stratégie mise en œuvre n’a pas répondu à tous les espoirs.
Dans l’agriculture, la modernisation a conduit à une concentration des terres et l’industrialisation de substitution s’est inscrite dans la logique de la division internationale du travail. Le résultat fut une accentuation de la distribution des revenus, sans pour autant qu’il ne soit créé les bases suffisantes d’un développement réellement autonome. En dehors de l’application classique de schémas parfois mécaniques centre-périphérie, l’analyse de Samir Amin montre bien le dilemme des économies semi-industrialisées. ♦