L’avenir industriel de l’Afrique
Le poids de l’Afrique dans la production industrielle mondiale (1 %) est bien mince. Les perspectives de croissance paraissent bien modestes si l’on se rend compte que l’ambitieux objectif fixé par l’ONU à Lima en 1975 (25 % de la production industrielle mondiale pour le Tiers-Monde en l’an 2000) ne sera guère atteint (14 % à 15 % selon les tendances probables, contre 9 % aujourd’hui).
Aussi ne paraît-il pas superflu de s’interroger : l’Afrique a-t-elle bien un avenir industriel ? Le plan de Lagos, qui fixe jusqu’à la fin du siècle la stratégie globale du continent, n’a guère été prolixe sur ce point pour lequel il a consacré quelques pages générales. On saluera donc l’étude réalisée pour l’UNITAR (Institut des Nations unies pour la formation et la recherche) par ces trois auteurs. Samir Amin étudie une série de trois scénarios d’avenir : prolongation des tendances passées, marquées par la persistance de la crise mondiale de longue durée ; mise en œuvre d’une nouvelle division internationale du travail, plus égalitaire ; adoption de stratégies de développement autocentré. Daniel Malkin et Alexander Faire affinent pour leur part le deuxième type de scénario. Ils explorent les perspectives offertes aux industries extractives et de transformation des matières premières et énergétiques. Dans quatre secteurs (bauxite et aluminium, cuivre, uranium, minerai de fer et sidérurgie). Toutes les analyses concluent que la simple prolongation des tendances du passé apparaîtra proprement catastrophique. Pourtant la voie du développement autocentré n’est pas non plus des plus aisées. ♦