Flottes de combat 1982
Tous les deux ans, M. Jean Labayle-Couhat qui a pris, en 1974, la suite d’Henri Le Masson, nous donne ce document appelé Flottes de combat et que les marins appellent volontiers « le Balincourt », du nom de son fondateur, en 1897. On sait qu’une traduction de cet ouvrage est publiée aux États-Unis par le Naval Institute Press d’Annapolis.
Nous sommes très loin du petit volume modeste, aux photos grises et aux schémas presque simplistes que nous sortait avant-guerre le commandant Vincent-Brechignac. L’édition a fait, depuis, d’énormes progrès et les renseignements se sont multipliés, les schémas sont devenus détaillés et précis tout en restant très clairs, les photographies sont le plus souvent remarquables. Il ne s’agit plus de nous donner une description succincte des bâtiments de guerre des différentes marines, mais de nous fournir également des renseignements sur les matériels embarqués : artillerie, missiles lance-roquettes, radars, sonars, équipement de traitement de l’information, etc. Bien entendu, les aéronautiques navales, appareils embarqués ou basés à terre, à voilure fixe et tournante, ont également une large place.
L’édition 1982 a environ 140 pages de plus que l’édition 1980. Ceci traduit une augmentation de l’information donnée sur chaque pays mais aussi une augmentation du volume de certaines marines secondaires, celles du Nigeria, de l’Argentine ou de l’Inde par exemple, qui sont plus importantes que nombre de marines européennes. L’Inde, avec 67 navires de combat totalisant 97 550 tonnes, talonne de près la marine italienne (79 navires de combat, 94 000 tonnes environ). La Marine soviétique continue son essor avec ses grands bâtiments, dont le récent croiseur Kirov de 23 000 tonnes, ses 380 sous-marins en service et son sous-marin monstre de 20 000 à 30 000 tonnes, en construction à Severodvinsk. Du coup, les Américains s’inquiètent, et il est prévu un quatrième porte-avions à propulsion nucléaire. Pour la France, il nous est donné la composition que devrait avoir la flotte française à la fin du siècle, sous le nom de « Maquette 2000 », qui comporte en particulier deux porte-avions, remplaçants des Foch et Clemenceau.
L’ouvrage est présenté par un texte d’une dizaine de pages intitulé « Situation et évolution des marines de guerre ». Jean Labayle-Couhat passe en revue les principales marines, américaine, soviétique, britannique, française, fédérale allemande, belge et néerlandaise, les Marines nordiques, espagnoles, méditerranéennes, etc. Il s’agit, à chaque fois, d’un commentaire donnant l’orientation à prévoir pour l’avenir proche ou lointain de ces marines.
Une fois de plus, Jean Labayle-Couhat nous livre, sous une forme remarquable, le résultat d’un énorme travail, très précieux pour tous ceux qui s’intéressent aux problèmes militaires et maritimes. Ajoutons que son format et sa présentation en font un document facile à manier, et qui trouvera sa place sur toutes les passerelles. ♦