Trois ans après l’épreuve terrible qui l’a secoué et la sanglante répression qui s’est ensuivie – et que certaines campagnes de presse occidentales n’ont fait d’ailleurs qu’exacerber – le Chili est à la recherche d’un nouveau régime institutionnel ; son économie se redresse lentement ; sa diplomatie marque des points. Et ce n’est pas le moindre paradoxe que de voir des puissances communistes comme la Chine et la Roumanie adopter à son égard une attitude plus réaliste que certains États européens. Ce tour d’horizon fait suite à l’article de l'auteur de novembre 1974 (« L’armée et le pouvoir au Chili »).
Chili : trois ans après
Si le coup d’État chilien du 11 septembre 1973 est demeuré présent à tous les esprits, c’est sans doute parce que, au-delà de sa violence, il a marqué l’échec d’une expérience socialiste dans la légalité et, à ce titre, alimenté ou ranimé bien des passions et des controverses. Il a amorcé également la reprise en main du continent sud-américain par des forces conservatrices, soucieuses d’ordre, convaincues de la supériorité du libéralisme en matière économique et liées sans doute davantage que d’autres aux intérêts des États-Unis.
Trois ans après un événement qui, par son ampleur et ses conséquences, a dépassé le Chili lui-même, qu’est devenu ce pays ? A-t-il « récupéré » ? Le choc brutal qu’il avait subi était à la mesure du chaos qui l’avait précédé. Depuis, il semble que de nombreuses difficultés aient entravé un retour à une vie normale, tant sur le plan intérieur et économique que du point de vue international.
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