Les Marins de Napoléon
Ce livre, d’un intérêt indiscutable, aurait dû être intitulé : « Napoléon et sa Marine ». Certes, il fait connaître les principaux marins de l'époque napoléonienne et leurs exploits, mais surtout il expose les conceptions maritimes de l’Empereur, et montre combien, toute sa vie, celui-ci s’est intéressé activement aux problèmes de la Marine.
On ignore en effet généralement que la première affectation du jeune Bonaparte était le corps des officiers de vaisseau, le Grand Corps, qui jouissait sous Louis XVI d’un prestige sans égal. Si, en fait, le futur officier a été désigné pour l’École de Paris, au titre de l’artillerie, il doit ce changement à la mise à la retraite de son premier instructeur, dont le successeur s’intéressait peu à la Marine.
L’œuvre maritime de Napoléon a été considérable, notamment : création d’écoles navales et des préfectures maritimes, amélioration des aménagements des ports, armements nouveaux des navires et des batteries de côtes, enfin réfection – difficile – d’une flotte puissante par la valeur des équipages et par le nombre des navires.
Le 21 avril 1804, il écrivait : « Il nous faut cent vaisseaux ». En 1813 hélas, alors que l’Angleterre en disposait de 235, la France n’en possédait que 71 armés et 42 en chantiers.
Ainsi, ce livre fait-il ressortir un visage inconnu et remarquable de l’Empereur, qui étonnait les officiers anglais par l’ampleur et la précision de ses connaissances maritimes, et ceci à bord du Bellerophon le conduisant de l’île d’Aix à Plymouth. C’est sur ce même navire qu’il se serait écrié : « Je n’ai point assez fait pour ma Marine ». ♦