Étranges affaires étrangères
Voici un livre déroutant. L’auteur ne l’a-t-il pas voulu tel ? Certaines pages semblent écrites à l’intention du Canard enchaîné. pour sa chronique : la rue des petites perles. Avouons, à lire l’auteur, que les diplomates ne sont pas à court de gaudrioles ni de calembours. Il y a aussi quelques croustillantes affaires d’alcôve, et le lecteur se sent alors un compagnon d’Asmodée. Il est vrai que quarante années de missions diplomatiques ont largement suffi à instruire Jacques Baeyens sur la conduite des affaires, aussi bien celles du cœur que celles de son ministère. Cela suscite du reste de fines remarques sur les rapports d’un chef de diplomatie avec les députés.
Mis à part ces morceaux de bravoure, on reste assez déçu par les témoignages : le jeu de mots du titre d’un chapitre où il est question de l’Éthiopie (« Ce n’était pas la peine de tant jubiler ») n’annonce rien que de très banal. La guerre des langoustes qui suit n’est en définitive qu’une revue de la presse. Souhaitons à l’auteur d’avoir retrouvé le goût pour ce crustacé qui lui a causé tant d’ennuis !
Nous avions déjà eu « Au bout du Quai ». En récidivant, l’auteur n’a-t-il pas provoqué sans fruit ? À chacun de juger selon le plaisir qu’il aura pris à cette lecture au demeurant distrayante. ♦