Histoire des États-Unis. De la fin de la guerre civile à Pearl Harbor
Les ouvrages d’ensemble sur l’histoire des États-Unis rédigés après 1945 étaient rares en Français. L’étude la plus récente était celle de Denise Artaud et André Kaspi (1969), et n’avait été précédée que par celles de Firmin Roz (1949) et de André Maurois (1959). C’est à ce dernier ouvrage que le livre de Lacour-Gayet s’apparente le plus sans prétendre à la même qualité.
Faisant suite à un premier volume qui allait jusqu’à la fin de la guerre civile, il en précède sans aucun doute un troisième qui nous décrira les États-Unis d’aujourd’hui et qui sera d’autant mieux accueilli qu’aucun ouvrage de ce genre n’a été publié récemment.
Retracer l’histoire générale, politique, économique, sociale, culturelle et diplomatique des États-Unis de 1877 à 1945 en 385 pages constitue un défi. On ne saurait donc voir ici une étude minutieusement détaillée, encore qu’aucune des grandes phases de l’histoire considérée ne soit négligée. Il s’agit d’une excellente étude de « culture générale » où l’anecdote ne sert pas à attirer un public réticent à se cultiver et friand en faits divers, mais à illustrer des moments caractéristiques de l’histoire du peuple américain.
Solidement documenté (si l’on en juge par la bibliographie), il offre un panorama d’une période importante de l’histoire américaine marquée par la « reconstruction » après la guerre civile, les tâtonnements en politique extérieure jusqu’à l’intervention dans la première guerre mondiale, la crise de 1929, le New Deal et l’acheminement vers la participation à la seconde guerre mondiale.
En ce qui concerne la politique étrangère des États-Unis, elle est présentée ici à très grands traits. On ne saurait en faire grief à l’auteur car son dessein n’était pas de faire un ouvrage de référence destiné à approfondir une question, mais de permettre de mieux la situer dans un ensemble. La taille de l’ouvrage enfin impose un choix et limite les analyses détaillées.
Par ailleurs, l’intérêt de l’ouvrage doit beaucoup à la profonde connaissance que Robert Lacour-Gayet a acquise des États-Unis où il a passé vingt-trois années de sa vie, et ceci l’autorise à faire un choix dans les éléments historiques qu’il présente sans rien sacrifier à l’objectivité. Le style simple, l’allure vivante et la forme narrative de cette histoire donnent de l’agrément à sa lecture. ♦