L’expansion économique allemande vers le Sud-Est européen
Depuis la fin du XIXe siècle, l’Allemagne aspire à se créer dans l’Europe centrale et sud-orientale un grand empire économique dont le Danube serait le « Lebensnerv ».
Ce projet, inscrit dans l’Histoire sous les noms de « Mitteleuropa », de « Pangermanisme », de « Drang nach Osten », abandonné à la suite de la défaite de 1918, ne tardera pas à reprendre vie. Après l’avènement du national-socialisme au Gouvernement allemand, le commerce de ces pays du Sud-Est avec le Reich augmenta considérablement alors que les échanges avec les autres grandes puissances diminuaient de plus en plus. Cet accroissement de la participation de l’Allemagne au commerce extérieur des principaux pays en question est révélé par ces pourcentages empruntés à la « Statistique du commerce international SDN » :
Années |
Importations du S.-E. |
Exportations vers le S.-E. |
1929 |
17,5 % |
18 % |
1931 |
21 % |
13 % |
1933 |
18,7 % |
15,10 % |
1936 |
32,5 % |
28,5 % |
1938 |
35 % |
33,9 % |
Les économistes hitlériens justifient cette politique économique par la théorie du Grosswirtschaftraum : l’Allemagne industrialisée doit trouver son complément dans le « bloc agraire » que forme le Sud-Est européen et, sous la pression de lois naturelles ou même sous l’influence de traités de commerce (accord germano-roumain du 23 mars 1939, par exemple), la structure économique de cette région s’adapte progressivement aux besoins du consommateur allemand.
Dans son étude fort documentée, M. Trandafilovitch expose ce qui est fait, ce qui est en train de se faire conformément aux aspirations germaniques et montre le danger que ce commerce bilatéral fait courir aux pays du Sud-Est en ne leur offrant qu’un seul débouché.