Dans quelques mois, peut-être même le 1er juillet 1977, Djibouti et son territoire accéderont à l'indépendance. Quelles conséquences cette mutation aura-t-elle sur l'équilibre des forces et la paix en Afrique orientale ? De quelle façon et selon quelles modalités la France continuera-t-elle à être présente dans cette région et quelle aide apportera-t-elle au jeune et fragile État ? C'est avant tout au futur Gouvernement de celui-ci qu'il appartiendra de le dire. Mais il est normal que notre pays ait aussi ses idées à ce sujet. Pour essayer de les préciser, notre collaborateur Bernard Guiderez est allé interroger M. Olivier Stirn, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de l'Intérieur chargé des Départements et Territoires d'Outre-Mer.
Que se passera-t-il après l'indépendance à Djibouti ? Interview de M. Olivier Stirn
Question : Monsieur le Ministre, les mois qui viennent seront décisifs pour l’avenir du Territoire Français des Afars et des Issas. Par ses votes du mois de décembre, le Parlement français a ouvert la voie menant très certainement à l’indépendance du Territoire. Le Président Kamil l’envisage du reste pour le début de l’été. Quelles que soient les idées que l’on professe sur l’utilité ou l’opportunité de la présence française dans la région, le changement de statut de cette enclave ne pourra que modifier, voire détériorer l’équilibre précaire existant dans la corne de l’Afrique. Sans rien négliger des questions internes, les responsabilités dont vous avez la charge vous ont certainement conduit à vous préoccuper des garanties internationales propres à assurer la stabilité au débouché du Bab-el-Mandeb : alors, pourriez-vous faire le point à ce sujet ?
O. Stirn : Votre question, en fait, en comprend plusieurs et je voudrais en reprendre les termes. Il est certain que les mois qui viennent vont être décisifs, mais les mois qui suivront l’indépendance seront certainement aussi importants que les mois qui la précéderont immédiatement, puisque c’est à ce moment-là que se mettra sur pied le futur État, qu’il décidera de ses institutions et que s’élaboreront les choix politiques auxquels il entendra se tenir.
Il est bien certain que nous avons actuellement entamé un processus qui doit raisonnablement mener à l’indépendance puisqu’une consultation de la population aura lieu au printemps et que tout porte à croire, puisque l’ensemble des formations politiques ont retenu cette option, que la population choisira l’indépendance.
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