Réflexions sur la guerre
Dans le discours qu’il prononçait en février dernier, lors de l’ouverture des cours militaires à l’École libre des Sciences politiques (1), M. le maréchal Pétain disait, avec toute l’autorité qui s’attache à sa parole : « Trop souvent, j’ai eu l’occasion de constater le peu de compétence sur ces sujets vitaux (questions de défense nationale) de certains hommes politiques ou hauts fonctionnaires. »
De fait, il est peu de branches du savoir humain sur lesquelles l’élite se montre aussi peu exactement renseignée. Cette connaissance insuffisante d’un sujet sur lequel chacun devrait avoir un minimum d’idées de base, simples mais justes, doit être attribuée d’abord à la complexité du problème militaire qui touche à tous les domaines moraux, intellectuels, techniques, à l’enchevêtrement et au manque de classement des questions soulevées qui empêchent le plus souvent de discerner les ensembles.
Il faut bien dire aussi, à la charge des gens du métier, qu’il n’existe pour ainsi dire aucun ouvrage traitant le sujet dans sa généralité. Les rares auteurs qui l’ont tenté demeurent, pour des causes diverses d’ailleurs, d’une lecture difficile pour le profane. Par contre les livres d’histoire militaire, les règlements de manœuvre, les essais de tactique, les aperçus sur la stratégie constituent une abondante littérature. Mais ce ne sont là que des études fragmentaires et leur lecture ne peut être vraiment profitable que si une vue générale permet de les relier les unes aux autres et de les situer dans l’ensemble.
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