Les politiques de stabilisation
Depuis la Seconde Guerre mondiale, dans le prolongement de ce que les économistes ont appelé la « révolution keynésienne », les expériences de stabilisation se sont multipliées, dans la plupart des pays occidentaux, pour lutter contre ce fléau moderne qu’est l’inflation. Les événements de ces deux dernières années, notamment avec le relèvement du prix des matières premières, ont une fois de plus fait passer au premier rang de l’actualité les politiques qui inspirent ces expériences.
L’ouvrage de MM. Alphandéry et Delsupehe traite en profondeur des ressorts secrets de ces politiques et de leurs effets. Pour ce faire, les auteurs, non seulement étudient de façon comparative les diverses expériences de stabilisation des grands pays occidentaux, mais surtout démontent les mécanismes par lesquels ces politiques agissent sur les comportements des consommateurs et des investisseurs. Théorie et politique économique se trouvent ainsi réunies pour une fois dans un même ouvrage. Tout le mérite de ce difficile exercice revient à ces deux universitaires, spécialistes des problèmes monétaires, qui ont su, dans un langage d’une extrême clarté, ne rien sacrifier à la facilité du journaliste ou de la simple vulgarisation. Qu’il nous soit toutefois permis de regretter que, se limitant à l’aspect purement conjoncturel du sujet, ils n’aient pas davantage insisté sur les limites de ces politiques qui s’attaquent plus aux manifestations superficielles de l’inflation qu’à ses causes profondes.
Quoi qu’il en soit l’ouvrage se distingue par des qualités peu fréquentes de nos jours : niveau élevé de la réflexion, précision et clarté du style, souci enfin de tenir compte des données les plus récentes. D’une grande actualité, il aborde les questions les plus préoccupantes de nos sociétés modernes, et il est riche d’enseignements. S’il s’adresse à ce titre à un large public désireux d’acquérir une solide culture économique, il intéresse plus particulièrement les hauts fonctionnaires, les experts internationaux ainsi que les cadres supérieurs de l’industrie et du commerce dont l’activité professionnelle les met quotidiennement au contact de ces graves problèmes. ♦