Mars 1976 - n° 353

Cet article était déjà rédigé l'auteur a quitté le secrétariat d'État à la Formation professionnelle pour prendre celui de l'Environnement. Il souligne l'importance du rôle traditionnel des armées en matière d'orientation, de formation professionnelle et de promotion sociale. Il ouvre également des perspectives plus larges qui pourraient donner au service militaire une dimension nouvelle et ressusciter ainsi à son profit un enthousiasme que les jeunes gens ont perdu. Lire les premières lignes

  p. 7-24

Seul l'avènement industriel des réacteurs surrégénérateurs peut fournir une solution aux problèmes que posera d'ici l'an 2030 une croissance, même modérée, des besoins en énergie. La France a pris un bon départ dans cette compétition technique de pointe. Elle est également bien placée à tous les niveaux du « cycle du combustible », depuis l'approvisionnement en minerai d'uranium jusqu'au retraitement des combustibles nucléaires irradiés en passant par son enrichissement et sa métallurgie. Elle ne doit pas relâcher son effort dans ce domaine de même qu'elle ne peut se dispenser de perfectionner ses forces nucléaires stratégiques et tactiques. Par ailleurs, la pleine exploitation de notre capacité nucléaire postule un réseau de relations internationales mais conforte en retour notre position diplomatique et, en définitive, concourt à l'équilibre mondial. Lire les premières lignes

  p. 25-42

L'ouverture du « dialogue Nord-Sud » en janvier à Paris est un incontestable succès de prestige pour le président de la République. M. Valéry Giscard d'Estaing a, en effet, voulu cette conférence ; il a déployé toute son habileté et mis en jeu toute son autorité pour l'obtenir. Il a fallu 18 mois de travail incessant et de patients efforts de nos diplomates pour surmonter tous les obstacles, vaincre toutes les oppositions, dissiper toutes les réticences, tant aux États-Unis qu'en Europe et chez les non-alignés. Lire la suite

  p. 43-54

Selon des informations de presse du 4 février 1976, les 10 membres européens de l'Organisation militaire de l'Otan et la France, réunis à Rome, ont mis sur pied un groupe indépendant chargé d'harmoniser les plans d'équipement militaire à l'échelle européenne. La France semble confirmer ainsi deux positions anciennes : volonté de coopération européenne et refus d'adhésion à l'Eurogroupe, « inféodé à l'Otan ». Si ce nouveau groupe est effectivement maintenu hors de l'orbite de l'Otan, ce fait nouveau peut marquer un pas en avant sur l'indépendance européenne ; néanmoins, celle-ci ne saurait être atteinte qu’au sein du seul cadre internationalement légal : l'Union de l'Europe occidentale (UEO). Telle est la conclusion à laquelle conduit logiquement cette étude de l'UEO dont l'auteur a été pendant huit ans le secrétaire général adjoint.

  p. 55-68

Substituant au feu massif et aveugle des coups précis, les « smart bombs » – comme on les a nommées lorsqu'elles ont fait leur apparition sur le champ de bataille du Vietnam – sont en train de révolutionner l'art militaire. On commence seulement à en saisir toutes les implications sur le plan des concepts opérationnels, de la structure des forces, de leur logistique et de leur instruction. Mais plus importante encore est la question : quelle place doivent-elles prendre dans la panoplie allant de l'armement classique au nucléaire et quel rôle vont-elles jouer dans la dissuasion ? Favorisant la défensive au niveau tactique, n'introduiront-elles pas une dangereuse déstabilisation au niveau stratégique ? L'étude de l'auteur, collaborateur du Centre d’études de politique étrangère, montre combien cette percée technologique des armements favorise les visées stratégiques et industrielles des États-Unis. Il s’agit là d’un article destiné à provoquer la réflexion. Les opinions et affirmations de l’auteur n’engagent en aucune façon le commandement français. Lire les premières lignes

  p. 69-86

Dans les différents postes qu'il a occupés au ministère de la Défense, l'auteur, contrôleur des armées, a eu l'occasion de prendre une part active aux travaux qui ont abouti, en décembre 1975, à l'adoption par le Parlement de la réforme de la condition militaire. S'agissant d'une loi dont la complexité technique peut échapper à un observateur non averti, l'auteur souhaite par cet article mieux faire connaître les dispositions de cette réforme et l'esprit dans lequel elle a été élaborée, faire prendre conscience de l'importance de l'effort financier qu'elle représente et des améliorations qu'elle apporte au déroulement des carrières des officiers et des sous-officiers tout en satisfaisant aux besoins en encadrement des armées sur une longue période.

  p. 87-98

L'étude psychosociologique des personnels sous-officiers menée depuis longtemps dans les armées a donné lieu à des travaux de qualité, parmi lesquels on doit citer en premier ceux du Centre d’études de sociologie militaire (CESM). À partir de 1968, ces recherches se sont développées dans une perspective plus spécifiquement sociologique, grâce à des contrats conclus entre la Délégation ministérielle pour l'armement (DMA, Direction des recherches et moyens d'essais, groupe 09-04) et la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP). Lire la suite

  p. 99-113

Par la loi martiale de septembre 1972 le Président Marcos a sauvé son pays de l'anarchie dans laquelle il était en train de sombrer. L'ordre rétabli, l'économie philippine a connu une nouvelle relance et la confiance a été rendue aux investisseurs et aux touristes étrangers. Le Président Marcos a par ailleurs adopté une politique étrangère réaliste à l'égard du gouvernement de Pékin qu'il a reconnu. Mais de graves problèmes demeurent : la lenteur d'évolution des structures sociales et l'inégalité chaînante des positions acquises, la rébellion musulmane qui ne s'apaise pas au sud, la stagnation de la réforme agraire alors que la démographie galope. Tant reste à faire d'autorité qu'un retour à une pratique constitutionnelle normale semble un objectif éloigné. Lire la suite

  p. 115-126

Cet article reprend, pour l'essentiel, une étude entreprise collectivement par le Centre d'études de Politique étrangère.

  p. 127-136
  p. 137-146
  p. 147-158

Chroniques

  p. 159-165
  p. 166-171

La forme actuelle du service militaire est depuis quelque temps l’objet d’une double offensive : l’une, ouvertement menée par des partis de gauche notamment, soutenant les revendications de certains appelés qui prétendent « perdre leur temps » sous les drapeaux – le peu d’instruction militaire qu’ils y reçoivent pourrait aussi bien, estiment-ils, leur être dispensé en six mois au lieu d’un an : celle, plus diffuse, de certains cadres d’active qui n’hésitent pas à exprimer des doutes sur la rentabilité du système actuel et verraient sans déplaisir une armée de métier, ou plus exactement faisant un large appel au volontariat, formule déjà adoptée par les États-Unis et la Grande-Bretagne, et qu’ils estiment somme toute guère plus coûteuse mais autrement plus efficace que celle d’une masse d’appelés plus ou moins bien instruits, très peu motivés et dont les frais d’entretien (Titre III du budget) ne cessent de croître au détriment des investissements en équipements et infrastructure. Mieux vaudrait, disent-ils, une armée plus petite mais bien entraînée, bien équipée et jouissant de conditions de vie plus décentes. Il est de fait que les uns et les autres s’accordent sur le bien-fondé des protestations de certains appelés qui admettent, disent-ils, de « perdre une année de salaire mais pas une année de temps ». Ainsi, c’est tout à la fois le principe de la conscription, la durée du service et les activités auxquelles il donne lieu qui sont mis en question. Lire les premières lignes

  p. 172-179
  p. 180-185

M. Yvon Bourges, ministre de la Défense, a présidé le 24 janvier 1976 à Brest, en compagnie de M. André Giraud, administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), à la remise à la Marine nationale de la première charge thermonucléaire mégatonnique MR60 destinée aux missiles balistiques équipant les Sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE). Cette ogive équipera le missile M20 qui pourra atteindre une cible située à plus de 3 000 km avec une capacité de pénétration accrue grâce au « durcissement » de l’arme rendue moins sensible à l’action des systèmes adverses de missiles anti-missiles. C’est en principe le sous-marin L’Indomptable, qui doit entrer en service avant la fin de la présente année, qui sera le premier à embarquer ce nouveau missile qui représente une nouvelle étape importante dans le développement de la force de dissuasion de notre pays. Lire les premières lignes

  p. 186-189
  p. 190-195

Bibliographie

Arthur Koestler : Face au néant  ; Éditions Calmann-Lévy, 1975 ; 254 pages - Patrice Romet

L’ouvrage rassemble sous ce titre des conférences, des articles et des notes de voyages. L’éventail des sujets traités par l’auteur est assez large puisqu’il s’étend de sa captivité en Espagne en 1937 à la question de savoir si l’art peut ou non progresser à travers l’histoire, et de la tendance constante de l’humanité à s’autodétruire, aux étranges manies du Mahatma Gandhi en passant par les émerveillements de Marrakech et l’ennui de la société australienne. Lire la suite

  p. 196-196

Daniel Reichel : Davout et l’art de la guerre  ; Éditions Delachaux et Niestlé, 1975 ; 420 pages - P. L.

Le colonel Daniel Reichel est le directeur de la Bibliothèque militaire fédérale suisse, organisme analogue à notre Service historique des armées. Son livre intéressera aussi bien les historiens militaires que les lecteurs soucieux de découvrir des aspects nouveaux de l’histoire de la Révolution et de l’Empire. Lire la suite

  p. 196-197

Jacques Ellul : La trahison de l’Occident  ; Éditions Calmann-Lévy, 1975 ; 224 pages - André Nolde

Ce nouvel ouvrage de Jacques Ellul fait apparaître l’auteur sous un aspect inhabituel : celui d’un polémiste. Jusqu’à présent cet historien et sociologue se présentait plutôt comme un impavide clinicien des maladies et troubles de la société. Il cherchait à analyser le phénomène révolutionnaire, en étudiait l’évolution, désignait par le terme de révoltes ses manifestations modernes… Cette fois, il ne se contente plus de diagnostics et de nomenclatures. Il dénonce avec passion les causes profondes du mal dont souffre notre civilisation. Lire la suite

  p. 197-198

Albert Speer : Journal de Spandau  ; (traduit de l’allemand par Dominique Auclères et Michel Brottier) Éditions Robert Laffont, 1975 ; 554 pages - André Nolde

Le Journal de Spandau, tenu au jour le jour pendant les vingt années de son emprisonnement par Albert Speer, est un ouvrage émouvant, quelle que soit l’opinion qu’on puisse avoir sur son auteur. Celui-ci, en tant qu’homme public a d’ailleurs soulevé peu de controverses. Il était très exactement tel que l’a montré le procès de Nuremberg – un homme totalement absorbé par sa tâche : architecte de Hitler, ayant partagé sa vision des villes allemandes remodelées dans un style classique revu et corrigé à la lumière de la notion du Deutschtum [culture allemande] ; ministre de l’Armement des années de détresse, ayant réussi à canaliser vers l’effort de guerre la totalité des ressources d’une économie découragée et exsangue. Le talent et l’efficacité dont il fit preuve dans ces fonctions n’ont jamais été contestés. Lire la suite

  p. 198-199

Nahum Goldmann : Où va Israël ?   ; (traduit de l'anglais par Michel Carrière) Éditions Calmann-Lévy, 1975 ; 188 pages - André Nolde

Encore un livre sur Israël ! Journaux, revues, télévisions et radios ne nous ont-ils pas tout dit sur le sujet ? Sans doute… mais nous croyons que jamais le problème juif dans son ensemble n’a été mieux et plus complètement exposé que par Nahum Goldmann. Du moins sur le plan politique. Pour ce qui est des événements, il les suppose connus. Lire la suite

  p. 199-200

Stanley Hoffmann : Sur la France  ; Éditions du Seuil, 1976 ; 312 pages - Georges Vincent

La nouveauté de cette réédition des « Essais sur la France. Déclin du Renouveau » (parus aux éditions du Seuil en 1974 et dont nous avions rendu compte dans notre bibliographie de mai 1975) tient dans la préface et la postface dont elle s’est enrichie. Dans la première, l’auteur, politologue américain, né à Vienne, aujourd’hui professeur à Harvard, et qui doit beaucoup à la formation qu’il a reçue à notre Institut d’études politiques (IEP), fait part de ses considérations rétrospectives sur l’esprit dans lequel il avait composé les trois analyses rassemblées dans son ouvrage initial et marquant trois étapes de sa réflexion sur les rapports entre la société, la nature et l’État dans la France contemporaine. Lire la suite

  p. 200-201

Edmond Alphandery et Georges Delsupehe : Les politiques de stabilisation  ; Puf, 1974 ; 188 pages - J. P.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, dans le prolongement de ce que les économistes ont appelé la « révolution keynésienne », les expériences de stabilisation se sont multipliées, dans la plupart des pays occidentaux, pour lutter contre ce fléau moderne qu’est l’inflation. Les événements de ces deux dernières années, notamment avec le relèvement du prix des matières premières, ont une fois de plus fait passer au premier rang de l’actualité les politiques qui inspirent ces expériences. Lire la suite

  p. 201-201

Michel Bassi : La République des petits papiers  ; Éditions Grasset, 1975 ; 190 pages - André Nolde

Sur un ton de badinage superficiel qui serait sans doute mieux à sa place dans un dîner en ville que dans un ouvrage imprimé, Michel Bassi, journaliste politique chevronné et apprécié, aborde un sujet plus sérieux qu’il ne paraît, puisqu’il s’agit d’un élément très essentiel de la structure du pouvoir en France. Les cabinets ministériels (et présidentiel), qui sévissent depuis fort longtemps dans nos régimes républicains successifs, apparaissent à travers les analyses souvent subtiles que leur consacre Michel Bassi, à la fois comme une nécessité moderne du régime et un fléau national. Lire la suite

  p. 202-202

Revue Défense Nationale - Mars 1976 - n° 353

Revue Défense Nationale - Mars 1976 - n° 353

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Mars 1976 - n° 353

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