La bataille de l’Atlantique. T. I : La Kriegsmarine à son apogée (1939-1942)
« Il s’agissait, pour nous, de couler plus de capacité de transport, donc de navires marchands utilisés pour le transport des moyens d’alimentation, matières premières, troupes, armes, munitions, produits énergétiques, que nos adversaires, États-Unis et Angleterre, ne pouvaient en reconstruire dans leurs chantiers ».
« Abattre l’Angleterre est la condition de la victoire finale, le moyen le plus efficace à cet effet est de paralyser l’économie anglaise par des attaques sur des points décisifs et notamment des combats contre le tonnage marchand anglais et contre la flotte ennemie affectée à sa protection ».
Ces propos du Grand Amiral Dœnitz, extraits de la préface qu’il a écrite pour le livre de Léonce Peillard, et ces extraits de la directive n° 9 du Führer en date du 29 novembre 1939, montrent bien l’importance qu’attachèrent les autorités allemandes à ce que l’on devait appeler la bataille de l’Atlantique. Et si, au début de la guerre, la flotte allemande ne disposait que de 57 sous-marins dont 23 seulement aptes à opérer en Atlantique, le plan Z, approuvé par Hitler en janvier 1939, prévoyait la construction de 233 sous-marins.
Menée avec décision, utilisant les raiders de surface, les bâtiments piège, les sous-marins, cette guerre au tonnage prit pour les Alliés un aspect angoissant si l’on songe que pendant les seuls quatre premiers mois de guerre, de septembre à décembre 1939, les pertes de navires marchands alliés et neutres se montèrent à 757 000 tonnes et que ces chiffres s’alourdirent singulièrement par la suite.
Avec un incontestable talent de conteur, faisant appel à une documentation aussi sérieuse qu’importante, Léonce Peillard, auteur notamment d’une Histoire G-générale de la guerre sous-marine 1939-1945 (Éditions Robert Laffont), fait revivre les divers aspects de cette guerre sans pitié.
Mais, si la période couverte par ce premier tome fait la part belle à la Kriegsmarine, on suit cependant avec un très vif intérêt les efforts des Alliés pour trouver les parades à son action et l’on voit poindre l’ère suivante qui fera l’objet du second volume annoncé par l’auteur : la victoire des chasseurs. ♦