La prise de conscience des désordres structurels inhérents à l'ordre économique international appelle des réformes de structures et non pas seulement de modes de fonctionnement de ces structures qui restent dominées par de grandes unités transnationales. L'ordre international nouveau exige la révision de l'analyse économique habituelle et une réinsertion du fait national dans une perspective nouvelle de l'allocation des ressources, de la production et de la répartition. Telles sont quelques unes des idées maîtresses qui se dégagent du Rapport au Club de Rome que commente ici l'auteur.
Économiste appliquant des méthodes scientifiques rigoureuses, l'auteur a produit une œuvre d’une grande richesse et dont l’originalité tient en ceci qu’elle fait une large place d’une part à l’homme dans toute la nécessaire plénitude de son développement et de ses besoins (hygiène, santé, éducation, qualité de vie…) et d’autre part à la nation, aux phénomènes de « dominance » et aux rapports de force internationaux. Pour lui, l’économie devient donc l’aménagement des rapports d’homme à homme par le moyen de choses quantifiables et comptabilisables ; elle ne peut pas être confondue avec un déplacement des choses sous l’action de forces neutres assimilées à des forces physiques.
Nous souhaitons permettre au lecteur de se référer, d’un bout à l’autre de cette étude, à un document important : R.I.O. Reshaping the international Order, Jan Tinbergen, Coordinalor. A Report to the Club of Rome, E.P. Dutton and Co, New York, 325 p. R désigne RIO, le chiffre qui suit renvoie à la page de l’édition citée : Exemple (R.100) = Rio, page 100. Les chiffres qui ne sont pas précédés d’une lettre renvoient aux notes de bas de page.
Avant même la décolonisation, l’aspiration à un nouvel ordre économique international se manifeste dans les pays sous-développés (1). Depuis, l’expérience des dominances tenaces et les solidarités dans la revendication, si affirmées après la Conférence de Bandoung (1955), donnent corps à cette aspiration qui accède aux actes officiels des organisations internationales.
En 1974, une Déclaration sur l’établissement d’un nouvel ordre économique international est publiée par les Nations Unies ; la Conférence mondiale de l’alimentation se prononce pour l’élimination de la faim et de la malnutrition dans le monde et l’Assemblée générale adopte, sur proposition du Président du Mexique, Luis Etcheverria, la Charte des droits et des devoirs économiques des États qui déborde de toutes parts la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen (2).
Les actions requises
Monnaie, Finance, Commerce
Population, armes, subsistances
Nouvelle division internationale du travail
La logique impliquée
Le pouvoir du capital et les besoins des populations
La nation comme monopole collectif et le tout mondial
Les forces en jeu
Les forces favorables
La montée politique des pauvres et des faibles
L’opinion publique internationale
La révolution silencieuse de la pensée économique
La montée des masses et de la masse (4d)
Les dialectiques profondes
Un défi à l’entière humanité (3a)