Un PDG, pourquoi faire ?
À ce jour, les 70 000 sociétés anonymes françaises sont dans l’ensemble autant de royaumes, et sur chacun d’eux règne un monarque dénommé PDG. Lorsque les lecteurs – et il est souhaitable qu’il s’en trouve – sauront que ces entreprises réalisent les deux tiers du chiffre d’affaires du secteur privé, ils concevront sans peine la nécessité qu’il y avait à dessiner le portrait-robot de ceux qui les dirigent.
Claude de Marcilly, dans un préambule des plus divertissants, nous assure que le PDG tel qu’il est décrit dans le roman, le film, la presse ou la caricature, échappe à toute synthèse. Il entreprend donc, pour nous en donner une image cohérente, de le situer dans ses manifestations extérieures à l’entreprise en éclairant successivement son importance économique, ses origines légales et humaines, la réalité et la liberté de son action. Puis il examine son comportement à l’intérieur, c’est-à-dire la nature même de ses tâches. Nous ayant dit ce qu’est le PDG, l’auteur nous dit aussi ce qu’il doit être et ce qu’il sera : un chef qualifié et serviteur d’une collectivité économique et humaine, et grâce à lui tout à la fois organisée et libre, disciplinée et intelligente, spécialisée et consciente.
L’entreprise étant une machine destinée à produire pour l’existence, à la rendre meilleure, sa qualité première est donc de fonctionner. Au PDG d’en pénétrer le mécanisme, d’en connaître l’usage et de la faire tourner. Claude de Marcilly envisage dès lors de lui faire passer une sorte de Certificat d’aptitude professionnelle (CAP)… Il ne s’agit pas de sa part d’une pirouette pour bâcler une conclusion. L’idée est des plus sérieuses, comme beaucoup de celles qui font la trame de ce livre. ♦