L’élaboration de la politique étrangère des États et leur sécurité. T. I et T. II
Il s’agit là, comme dans toute cette collection, d’un cours professé à la Faculté de Droit de Paris. C’est dire que l’on y trouve, rassemblées dans une intention pédagogique, de nombreuses données qui, pour extérieures qu’elles paraissent au sujet, n’en sont pas moins indispensables, dans la mesure où elles permettent de mieux le cerner. C’est ainsi, par exemple, que M. Ténékidès a voulu conceptualiser certaines circonstances de fait, ou certaines attitudes, pour en extraire des constantes. « Ce n’est pas, nous dit-il, parce que l’irrationnel jaillit parfois avec la brutalité de l’imprévu et de l’exceptionnel que l’on pourrait se croire autorisé de renoncer à expliquer les situations embrouillées ou chaotiques, sans tenter de découvrir entre des assemblages de faits à première vue disparates, des liens de causalité ; d’isoler en somme le « principe » qui commande des situations apparaissant de prime abord comme inintelligibles ».
Pour illustrer ce schéma théorique, il raisonne en partant d’un problème précis et concret : les accords de Yalta de février 1945. Et il arrive à dégager une constante : le souci de la sécurité. Il s’attache à analyser le processus d’élaboration de la politique extérieure des États, à la recherche de la sécurité. Après avoir délimité cette notion, il en recherche les données objectives, puis les conceptions nationales. Ces deux volumes sont à la fois faciles et difficiles à lire. Faciles : le style en est clair, les exemples judicieusement choisis, les développements intelligemment imbriqués. Difficiles : de l’accord de Yalta à Platon, du Droit à la Politique, de l’idéologie aux groupes de pression, toutes les motivations et toutes les influences apparaissent étroitement mêlées, mais, en fin de compte, apparaît le rôle déterminant qu’a toujours eu la notion de sécurité dans l’élaboration de la politique étrangère. ♦