Marxisme et monde musulman
Sociologue et orientaliste, Maxime Rodinson, aujourd’hui directeur d’études à l’École pratique des Hautes études (EPHE), enseigne les langues sémitiques anciennes ainsi que l’ethnologie du Proche-Orient. On lui doit une œuvre considérable dont la qualité scientifique n’est pas incompatible avec ses options de militant progressiste et anticolonialiste.
De l’importance des travaux de Maxime Rodinson sur le monde musulman, ce livre apporte une preuve supplémentaire, en même temps qu’il marque une étape décisive dans l’évolution personnelle de l’auteur. À ce double titre, on peut y voir l’œuvre fondamentale, à ce jour, de l’auteur de Mahomet.
Cet ouvrage réunit plusieurs textes inédits, une trentaine d’études rédigées au cours des treize dernières années, dont une bonne partie n’avait jamais été publiée en français. Quant aux articles déjà livrés au public, ils ont tous été revus, mis à jour et augmentés d’un commentaire critique.
Histoire du mouvement marxiste dans les pays musulmans, dialogue entre socialisme et « idéologie » musulmane, rapports entre luttes de classes et conflits nationaux, description des luttes révolutionnaires à travers le Tiers-Monde et évolution des pays arabes : tels sont les thèmes majeurs de ce livre, qui donne à l’auteur, familier depuis une trentaine d’années des milieux de gauche des pays musulmans, l’occasion d’évoquer des souvenirs vécus et de dessiner les portraits de révolutionnaires du Proche-Orient tels que le Syrien Khâled Bekdâsh, le Turc Nâzim Hikmet et le Libanais Farajallah Helou.
Écrit par un marxiste qui se veut « indépendant », par un militant qui a choisi le parti de la lucidité, par un sociologue et un ethnologue auquel rien de ce qui est d’Islam n’est étranger, voici le livre de référence pour qui veut comprendre les rapports complexes qui se sont noués entre le mouvement ouvrier et le monde musulman. ♦