L’œuvre des pastoriens en Afrique noire
Dans la réussite magnifique des coloniaux français, médecins et pharmaciens tiennent une place éminente et le médecin général Constant Mathis, ancien directeur de l’Institut Pasteur de l’Afrique occidentale française (AOF) a eu grandement raison de leur élever un imposant monument. Ce livre ne contient pas moins de 572 pages à la gloire des disciples de Pasteur répandus dans nos colonies africaines.
Quand on se reporte, comme le rappelle justement M. Maurice Caullery, président de l’Académie des Sciences, à ce qu’était l’Afrique tropicale à la fin du XIXe siècle où s’achevait son exploration, au lendemain de la période où les Livingstone et les Stanley y disparaissaient pour des mois et même des années, sans communication avec le monde civilisé, guettés à chaque instant par des fléaux redoutables, on reste confondu devant l’œuvre réalisée. Ces progrès, dans le cadre même de l’œuvre de Pasteur, qui y a trouvé un domaine d’extension grandiose, constituent aujourd’hui la pathologie tropicale. C’est grâce à elle que l’on a appris à connaître les agents infectieux et leurs véhicules, ainsi que les remèdes curatifs et préventifs à opposer à l’infection.
C’est cette œuvre salutaire, où la France tient une place éminente, que le médecin général Constant Matins décrit avec autant de clarté que de foi. Grâce à lui, justice est rendue à tous les savants qui ont, sans compter, usé le meilleur de leurs forces en AOF, au Soudan, sur la Côte d’Ivoire, au Sénégal et en Guinée française. Les grandes missions des Martin, des Le Moal, des Bouet, des Roubaud, des Pons et des Jamot sont décrites dans le détail. Aucune autre Nation n’a lutté avec autant de science et de dévouement que la France pour libérer des populations sœurs des fléaux comme la fièvre jaune, la peste, le paludisme, la maladie du sommeil.