L’Énergie atomique et la politique américaine
Le Centre Européen de la Dotation Carnegie pour la paix internationale a publié, dans un bulletin de 111 pages de sa section « Conciliation internationale », une brochure intéressante consacrée à l’énergie atomique, à son contrôle dans l’avenir et à la politique des États-Unis. Elle est précédée par une introduction de M. Nicolas Murray Butler. Ce petit livre comporte deux parties, des déclarations officielles du président Truman, du secrétaire de la Guerre aux États-Unis Henry L. Stimson, et des déclarations non officielles, l’une de M. Harold C. Urey du 21 octobre 1945 : l’atome et l’humanité, l’autre de M. Harold C. Stassen : de la guerre à la paix, du 9 novembre 1945, la troisième de M. James T. Shotwell : le fonctionnement et les amendements de la Charte, du 11 novembre 1945.
Particulièrement suggestive nous paraît la proposition faite par M. Harold E. Stassen à l’Assemblée annuelle de l’Académie américaine des Sciences politiques de New-York, demandant qu’il soit rigoureusement interdit à tous de se livrer à n’importe quelle recherche nucléaire ou atomique sans déclaration enregistrée par la Commission atomique des Nations unies, mais que, une fois en règle avec cet enregistrement, tout savant ait toute liberté de poursuivre ses recherches et de faire connaître ses résultats au monde. « L’enregistrement, dit M. Harold E. Stassen, n’est nécessaire que pour veiller à la protection du genre humain et afin de rechercher les lieux de la recherche et l’inspection des activités ». L’auteur de la proposition regarde l’avenir avec sérénité. Espérons que son optimisme ne sera pas déçu.