L’Âme des camps de prisonniers
Au moment où paraissent tant d’études sur les camps de prisonniers et de déportation de la dernière guerre, il n’est pas sans intérêt de relire, dans sa nouvelle présentation, un des ouvrages qui ont le mieux évoqué l’atmosphère des camps de prisonniers de celle de 1914-1918. Il est dû à Émile Moussat, président des « Médaillés militaires », maître distingué de l’Université française qui, par son héroïsme et son abnégation, a, dans le camp où il incarnait l’esprit de résistance, assuré l’évasion de tant de ses camarades.
Son livre est une suite de petits récits souvent malicieux mais aussi héroïques, tableautins où l’auteur a merveilleusement évoqué la balourdise germanique, dupée par l’astuce et la débrouillardise française. Il n’est, d’ailleurs, point entaché de haine ni de rancune, et il se termine sur quelques réflexions marquées au coin du bon sens et de la générosité, car Émile Moussat entrevoit, pour la France, une œuvre salutaire de rééducation des Allemands vaincus.