La Paix de Versailles et l’opinion publique française
Cette thèse d’histoire a trouvé sa place dans la « nouvelle bibliothèque scientifique » dirigée par M. Fernand Braudel. L’appareil scientifique de l’ouvrage comprend une copieuse bibliographie et deux index (noms et journaux). M. Pierre Miquel a certes exploité des documents d’archives publiques et privées mais ce qui fait l’originalité de son travail c’est le dépouillement systématique de la presse de Paris et de la province pour l’année 1919 (quotidiens, bi-hebdomadaires, hebdomadaires).
L’ouvrage est articulé en trois parties : tout d’abord l’auteur nous expose « la double illusion du wilsonisme » (janvier-février 1919), celle de la gauche et celle d’un ralliement des États-Unis, illusions qui se dissipent à la suite de l’admission de l’Allemagne à la SDN et de l’isolationnisme américain. « Les trois défaites du Maréchal Foch » concernant les problèmes de sécurité : désarmement de l’Allemagne et problème de Rhénanie (mars et avril 1919). Enfin une dernière partie concerne « Les réparations » où l’auteur traite successivement de l’aspect financier et économique.
La presse nous apparaît à la fois comme le reflet de l’opinion et le moyen par lequel s’affrontent les différents pouvoirs au cours des négociations. Si elle n’a pas les moyens d’imposer une conception de la paix, du moins informe-t-elle l’opinion sur les décisions de la Paix de Versailles qui vont commander toute l’entre-deux-guerres. ♦