L’attentat contre Heydrich
Le 27 mai 1942, à dix heures et demie, dans la proche banlieue de la capitale tchécoslovaque, le SS Obergruppenfùrher Reinhard Heydrich est victime d’un attentat à la bombe alors qu’en voiture, sans escorte, il se rend de sa résidence au « Château de Prague ».
Les responsables de cet exploit sont de jeunes parachutistes tchèques spécialement entraînés à Londres en vue de cette mission. Mais ils ne peuvent l’assumer qu’avec le soutien concerté de leurs compatriotes qui, sans appartenir toujours à une organisation de résistance, les hébergent et les aident, sachant que la sanction de leur patriotisme ne peut être que la déportation ou la mort. Peu d’ailleurs survivront aux terribles représailles nazies.
C’est par les récits, parfois candides, de ces témoins que nous vivons dans l’angoisse de l’événement. Le procédé fragmentant à l’extrême le compte rendu de l’action est générateur d’une certaine confusion, d’autant que les héros, selon les narrateurs, sont présentés sous leurs véritables noms, sous des pseudonymes ou des identités de couverture. L’auteur est d’ailleurs obligé d’intervenir pour donner à certains faits mal recoupés le point de vue de l’historien. Nous apprenons ainsi que, redoutant les terribles conséquences du drame qu’ils jouent, les acteurs hésiteront à le mener à son dénouement. Le mutisme de Londres à l’ultime question des conjurés fut-il un accord, un ordre de surseoir ? On ne le saura jamais.
Quoi qu’il en soit, sans avoir été très déterminant dans la chute du IIIe Reich, l’assassinat du « Protecteur » Heydrich a été l’un des événements les plus symboliques de la guerre. Tel, il vaut d’être connu. ♦