Guerre en Asie
Ce procès de la « guerre en Asie » est un écho tonnant au réquisitoire du Tribunal international de Bertrand Russel. Aussi n’a-t-il pas le mérite de la nouveauté. Riche pourtant de chiffres, de citations, de témoignages (dont certains restent malgré tout à authentifier) il peut apporter aux « colombes » des arguments à leur juste réprobation.
Noam Chomsky, énonçant les mobiles du crime, évoque la peur du communisme qui n’est pour les Américains que la peur du futur. L’horizon serait-il donc rouge inéluctablement ? Il y a pourtant une part de vérité dans cette affirmation. Mais l’on suit mieux l’auteur lorsqu’il accuse le complexe militaire industriel des États-Unis déjà cité à comparaître dans ces pages par Claude Moisy.
Il décrit ensuite avec minutie les conditions dans lesquelles sont perpétrés les forfaits : au Vietnam, cela va sans dire, au Cambodge qu’il semble mal connaître, au Laos où il n’a séjourné qu’à Vientiane.
Il étudie enfin les conséquences éventuelles du conflit indochinois pour les peuples asiatiques et pour le peuple américain, « ce peuple, nous dit-il, dont le sens moral est à peu près équivalent à celui d’un gang d’assassins ».
Ses invectives et ses outrances nuisent à l’objectivité de ce dossier. ♦