« Si tu écris sur moi, tu appelleras ton livre : Jean de Lattre, mon mari ».

La Maréchale de Lattre a suivi cette « directive ». À travers les chapitres de ce premier tome, l’auteur nous dépeint les étapes de la carrière de son mari, nous la faisant connaître depuis leur mariage jusqu’à « la victoire de Mai, victoire radieuse de printemps… ».

Quelques évocations d’un passé, récent en 1927, mais qui nous paraît bien lointain en 1972, nous présentent le jeune officier de cavalerie, héros de 1914, puis le brillant disciple de Lyautey au Maroc. La vie du ménage de Lattre nous est contée, ménage d’officier classique certes, mais en même temps original, marqué par les succès de la carrière du mari, la sollicitude affectueuse de la femme et l’exceptionnelle curiosité de l’un et de l’autre pour les hommes et les choses, qui les amène à se créer un réseau d’amitiés diverses, chaleureuses et fidèles tout au long des épisodes variés d’une vie fertile en rebondissements inattendus.

Et tout ceci nous est dit le plus simplement du monde, les joies familiales comme la naissance de Bernard, les peines aussi, comme la maladie supportée avec une résignation toute chrétienne.

C’est de la même plume alerte et directe que nous seront décrits les épisodes tour à tour dramatiques et glorieux vécus par le général de 1939 à 1945.

Cela suffirait à donner à ce document un côté humain bien attachant. Mais le livre de Simone de Lattre est avant tout un hymne d’amour, amour conjugal, amour maternel, et c’est ce qui en fait un ouvrage singulièrement émouvant. ♦