Les cinq communismes
« Le marxisme des pays communistes est un marxisme mort. On répète des formules et on cherche vainement à y emprisonner des idées nouvelles ». En d’autres termes : Que reste-t-il du communisme originel ? Qui est resté fidèle à Marx ? Qui l’a trahi ? Qu’ont fait de sa « Vulgate » nos modernes exégètes ?
Gilles Martinet répond à toutes ces questions, lucidement, avec la froide objectivité que lui confère son indiscutable compétence.
Le communisme soviétique, nous dit-il, demeure prisonnier de son passé mais d’autres communismes ont cru découvrir des voies différentes en espérant bien que leur exemple sera un jour suivi à Moscou : la Yougoslavie de l’autogestion, la Tchécoslovaquie du printemps de Prague, la Chine de la Révolution culturelle… et Cuba.
Tous, après avoir subi le grippage de leur économie, ont adopté les « variantes » conformes à leur originalité nationale. Tous ont masqué et masquent encore derrière le culte de la classe ouvrière, la reconstitution d’une aristocratie bureaucratique.
Ainsi maintenue dans sa condition salariale, la classe ouvrière, si elle détient quelques parcelles de pouvoir, ne l’a pas conquis et le socialisme n’a pas débouché sur la dictature du prolétariat. Débouche-t-il pour autant sur le vide ? Non, affirme Gilles Martinet, il a déjà donné des preuves de son efficacité et s’« il est devenu suspect dans la plupart des pays où il est censé dominer sans partage, il renaît ailleurs… dans les pays capitalistes », sur un sol que la routine n’a pas usé et où le grain répandu fournira au temps encore incertain de la moisson une semence régénérée. Mais le monde communiste accepte-t-il de la semer à son tour ? ♦