Journal de guerre
Verdun, la Somme, le Chemin des Dames, le Mont Kemmel (Belgique), l’Aisne, l’Oise, l’Armistice enfin… En contrepoint des communiqués vibrants, des proclamations triomphantes, la réalité quotidienne du plus sanglant des conflits mondiaux nous est ici découverte.
Dans ce journal tout résonnant de canonnades, de cris de douleur, de colère et de haine, imprégné de l’odeur encore tenace de la poudre et du sang, l’on revit l’interminable guerre que le temps et d’autres guerres nous ont fait oublier. Certes, le regard que l’auteur pose sur ses chefs, ses pairs, les hommes, est sans complaisance, mais il est lucide et s’il est glacé parfois quand l’incurie et le désordre font de l’image une sinistre caricature, il se brouille de tendresse devant la souffrance et le dévouement des siens.
Pendant la première année de la guerre 14-18, Henri Désagneaux, officier de réserve dans le service des chemins de fer, assiste à la bataille de la Marne. Reversé dans son arme, il participe en première ligne aux combats les plus meurtriers.
« C’est fou », répète-t-il souvent dans son impuissance à trouver un mot pour décrire tant d’horreur. Cela était fou, il est vrai, mais le spectacle de la démence empêche-t-il les hommes d’y sombrer ? ♦