L’Italie et la Palestine 1914-1920
L’histoire diplomatique a ceci de particulier qu’elle ne saurait être écrite « à chaud ». Les documents qui lui servent de trame ne deviennent accessibles dans les archives publiques que longtemps après les événements : une cinquantaine d’années dans le cas des principales puissances européennes. Les passions se sont alors décantées. La plupart des acteurs ont disparu. La parole est à l’historien, par opposition – sans que celle-ci soit forcément péjorative – au journaliste, à l’homme politique, au romancier même, qui ne peuvent être que des témoins, d’un passé d’ailleurs trop récent pour être justiciable de l’histoire.
L’ouvrage de Sergio I. Minerbi – une thèse de doctorat défendue devant la Faculté des Lettres de l’Université de Paris – est conforme à la meilleure tradition du genre. La caution que lui donne dans sa préface le professeur Pierre Renouvin, grand spécialiste de l’histoire diplomatique de la Première Guerre mondiale, suffirait à le prouver. Indépendamment de l’importante contribution apportée à la connaissance générale de cette période, le sujet traité a également ceci d’intéressant qu’il évoque certains aspects peu connus des tractations qui ont été à l’origine de l’installation du sionisme en Palestine et donc, plus tard, de la création de l’État d’Israël. La diplomatie italienne sans prendre de positions tranchées, suivait ces tractations avec intérêt, de même que le Vatican, préoccupé du statut qui serait réservé aux Lieux Saints et à Jérusalem.
Par ce biais, nous nous retrouvons en pleine actualité. ♦