Juillet 1971 - n° 302

Le général de division Jean Némo qui s’est éteint le 18 mai au terme d’une longue et douloureuse maladie, apportait à notre Revue une contribution fidèle depuis quinze ansLire la suite

  p. 1061-1062

Dix ans après la constitution du CERS/ESRO (Conseil européen de recherches spatiales) et du Cecles/ELDO (Conseil européen pour la mise au point et la construction de lanceurs d'engins spatiaux), les Européens se sont séparés à l'issue de la Conférence spatiale européenne de Bruxelles en novembre 1970 sur un constat d'échec. Seules la France, l'Allemagne et la Belgique étaient prêtes à consentir l'effort nécessaire pour la réalisation d'un lanceur européen autonome, capable de placer en orbite un satellite de communications géostationnaire (Europa III), la France a annoncé en outre son intention de se retirer du CERS/ESRO si l'organisation n'était pas l'objet de réformes de structures profondes. Lire la suite

  p. 1063-1070

Il y aura, sinon toujours, du moins longtemps encore, des avions de combat. Comment donc les concevoir ? Dans la course au progrès, il faut savoir marquer des étapes, les fixer et les couvrir, tel est le problème de la genèse des matériels aériens de combat. L'auteur appartient au Bureau des programmes de matériels de l'État-Major de l'Armée de l'air. Il décrit ici le processus de génération de ces matériels à partir de la politique de défense définie par le gouvernement et des besoins exprimés par l'Armée de l'air en fonction des missions prévues. Lire les premières lignes

  p. 1071-1082
  p. 1083-1090

L'auteur traite aujourd'hui du délicat problème de la positon du Vatican devant les armements nucléaires. Il importe de remarquer combien cette position est nuancée, contrairement à ce qui est présenté quelquefois comme une condamnation ex abrupto. En particulier, la détention de ces armes est tolérée dans la mesure où elles s'avéreraient nécessaires à assurer la légitime défense d'un pays contre des armes du même type, tant qu'un désarmement universel, progressif et contrôlé n'est pas réalisé. C'est vers ce désarmement dans le cadre d'organisations internationales que tendent tous les efforts de la papauté.

  p. 1091-1111

On a dit que le conflit nucléaire avait déjà eu lieu, à Cuba, en 1962. Manœuvre audacieuse des Soviétiques mise en échec par la riposte ferme et mesurée de l’administration Kennedy, c’est ainsi que l’opinion occidentale se représente assez couramment ce qu’on a appelé la crise des missiles. Cette compréhension des événements est peut-être à réviser. L'auteur a rouvert le dossier des interprétations proposées et tente ici d’en dégager quelques thèmes de réflexions. Lire les premières lignes

  p. 1102-1122

Empire surgi du fond des âges, l’Éthiopie est confrontée à trois problèmes : la rébellion en Érythrée, la normalisation de ses rapports avec le Soudan à l'ouest et la Somalie à l'est, enfin, le plus redoutable de tous, celui de l'évolution interne marquée il y a deux ans par l'agitation des étudiants. Monarchie quasi absolue, entourée d’États d'inspiration socialiste, championne de l'unité africaine, l’Éthiopie bénéficie de l'appui américain tout en entretenant de bons rapports avec Moscou et Pékin. Lire la suite

  p. 1123-1135

Limitée au nord par une frontière de 2 000 km avec la Chine populaire, enclavée entre le sous-continent indo-pakistanais tourné vers la neutralité et la Thaïlande jusque-là engagée dans le soutien des opérations américaines au Viet-Nam, la Birmanie persévère depuis 25 ans dans un non-alignement voisin de l’isolement. Supportant à la fois les épreuves politiques et les servitudes économiques de cette expérience rigoureuse, elle semble toutefois attacher aujourd’hui un plus grand prix aux rapports internationaux et vouloir rétablir avec la Chine un meilleur climat de voisinage. De son côté, prenant acte des répercussions des formes nouvelles prises par l’engagement américain en Asie, la Thaïlande manifeste le désir d’assouplir son attitude et cherche, à la fois par un plus large développement de ses relations extérieures et une plus étroite coopération régionale, à préserver quoi qu’il arrive son indépendance et sa sécurité. Mais la compétition entre grandes puissances, fussent-elles uniquement asiatiques, l’affrontement des idéologies et les revendications des minorités ethniques, ne laissent qu’une marge étroite aux initiatives des États secondaires soucieux de sauvegarder leur individualité. Lire les premières lignes

  p. 1136-1153

Les quatre mois qui, de février à mai, viennent de s’écouler, compteront dans les annales de l’Égypte. Durant cette période, le président Anouar as Sadat a eu à traiter, simultanément, quatre problèmes : les essais de solution du conflit arabo-israélien, l’équilibre interarabe, le régime intérieur de l’Égypte, l’insertion dans le jeu des très grandes puissances. Ces quatre problèmes interfèrent entre eux : se trouvant dans l’absolue nécessité de traiter d’urgence le premier, abordé par Gamal Abdel Nasser dans une optique qui s’imposait à son successeur, le président Anouar as Sadat ne pouvait éviter de se mesurer également aux trois autres, mais il le faisait avec une certaine liberté dans le choix des moyens. Les résultats obtenus durant ce court laps de temps sont inégaux ; déjà cependant ils donnent à l’Égypte une physionomie différente, et, s’il est sans doute prématuré de parler d’un bouleversement du régime, on note assurément la volonté de modifier le style gouvernemental. L’Égypte d’aujourd’hui ne peut plus être simplement décrite comme l’héritage préservé de Gamal Abdel Nasser ; elle reçoit l’empreinte, de plus en plus précise, du président Anouar as Sadat, qui, à la surprise de beaucoup, apparaît comme un homme d’État. Lire les premières lignes

  p. 1154-1166

Vieux rêve des tsars, le « canal des cinq mers » est dès à présent une réalité soviétique. Il est constitué par l’ensemble des fleuves, rivières, lacs et canaux qui permettent aux bateaux de 3 000 - 5 000 tonnes venant de la Mer Noire, de la mer d’Azov et de la Caspienne, de gagner la Baltique et la Mer blanche par le Don et la Volga. Cette grandiose réalisation sera achevée vers 1980 mais dès à présent près des 3/4 de l’importante navigation fluviale de l’U.R.S.S. s’effectue au long des 4 500 kilomètres de cette immense voie d’eau qui joue un rôle essentiel dans l’économie soviétique. Lire les premières lignes

  p. 1167-1175
  p. 1176-1180
  p. 1181-1186

Les problèmes de l'adaptation professionnelle ne concernent pas seulement les physiologistes ou les sociologues. Il y a dans le choix d'un métier et dans les attitudes profondes de l'être humain à l'égard de son travail des mécanismes psychologiques très complexes et qui ont un grand retentissement sur l'équilibre personnel des sujets. C'est ce qu'on peut observer chez les aviateurs, malgré le caractère très technique de leur fonction. L'auteur présente ici une simple approche de ces problèmes en leur apportant l'éclairage de la psychanalyse. Les opinions exprimées n'engagent que lui-même.

  p. 1187-1194

Chroniques

Durant les dernières semaines, les feux de l’actualité se sont concentrés sur deux événements qui concernent l’Europe, mais dont l’ampleur ne se limite pas à l’Europe : Lire la suite

  p. 1195-1202

Les manœuvres nationales des forces armées, Manat 71, qui se sont déroulées du 10 au 18 juin, avaient pour thème le développement d’une crise internationale en Méditerranée impliquant pour la France une menace sur ses communications maritimes et ses installations les plus vitales du littoral sud et de Haute-Provence, menace concrétisée par des actes d’hostilité. Lire la suite

  p. 1202-1205

Le budget espagnol est établi tous les deux ans ; chacun des exercices annuels (1er janvier au 31 décembre) est clos et liquidé séparément après les ajustements rendus nécessaires par l’élévation du coût de la vie. Le montant total du budget général pour chacune des deux années 1970 et 1971 se montait primitivement à 309,7 milliards de pesetas (1 peseta = 0,08 franc). Après rajustement, le budget de 1971 atteint 370,1 Md de pesetas soit 19,5 % d’augmentation. Lire la suite

  p. 1205-1211

Au moment où paraîtront ces lignes, le Salon du Bourget aura fermé ses portes et aura sans doute connu le succès que laisse présager l’énorme participation de l’industrie aérospatiale nationale et internationale qui rassemble les exposants de seize nations. Lire la suite

  p. 1211-1218

Née de la fusion en 1860 des modestes flottes piémontaise et napolitaine d’alors, la marine italienne n’a guère plus d’un siècle d’existence. Ses traditions maritimes, héritées des vieilles Républiques de Venise, de Gênes et de Pise, de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, n’en sont pas moins très fortes et bien ancrées dans tout marin italien. Lire la suite

  p. 1218-1222

Le 28 avril 1971, le président Houphouët-Boigny a tenu à Abidjan une importante conférence de presse consacrée au problème des rapports que doivent entretenir les États noirs indépendants et la République sud-africaine. Confirmant ses propos antérieurs, le chef de l’État ivoirien s’est déclaré partisan, dans l’intérêt bien compris des Noirs sud-africains, de l’ouverture d’une politique de dialogue avec Pretoria. Cette prise de position n’a pas manqué d’entraîner en Afrique des réactions parfois fort vives, approbation chez les uns, protestations chez les autres, qu’ils soient États progressistes ou bien même quelquefois modérés. Lire la suite

  p. 1222-1225

Bibliographie

Jean Carral : La prise du pouvoir mondial  ; Éditions Denoël, 1971 ; 263 pages - André Nolde

La thèse défendue par Jean Carral avec brio et ingéniosité peut être résumée simplement. Dans un but délibéré de domination économique et politique, les deux grands, États-Unis et URSS, se sont partagé le monde. Leurs méthodes diffèrent. Elles ont nom : capitalisme salarial dans la zone réservée aux États-Unis, servage féodal dans celle attribuée à l’URSS. Le résultat est le même : un sous-développement, consciemment organisé et entretenu, des pays tiers. Pour réussir dans cette entreprise, les deux grands – les monopolistes comme les appelle Jean Carral – sont de mèche. Ils s’entraident. Mieux : ils se concertent. En fait, ils se sont mis d’accord pour que le pouvoir mondial qu’ils ambitionnent soit exercé en commun. Lire la suite

  p. 1226-1226

Claude Chambart : Histoire mondiale des maquis  ; Éditions France-Empire, 1970 ; 602 pages - Witold Zaniewicki

Cet ouvrage, suivi d’une bonne bibliographie, illustré de cartes éclairantes, se lit facilement et toujours avec intérêt. S’il ne s’adresse pas aux spécialistes mais au grand public, il a le mérite de nous brosser une synthèse saisissante des faits de Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale. Par-là même il attire notre attention, en dépassant l’anecdote et le simple récit, sur la forme de combat particulière que constitue la guérilla. L’auteur en recherche des exemples dans le passé lointain et met l’accent sur un phénomène que nous retrouvons dans les guerres révolutionnaires contemporaines. ♦

  p. 1227-1227

Robert Conquest : La Grande Terreur  ; Éditions Stock, 1969 ; 579 pages - André Nolde

Avec des titres, parmi d’autres, comme Le IIIe Reich de William L. Shiver ou La Russie en guerre d’Alexandre Werth, la collection « Témoins de notre temps » des Éditions Stock s’est déjà acquis une très solide réputation. L’originalité de ces ouvrages tient à ce qu’ils se situent à mi-chemin entre l’étude historique et le grand reportage. Ils empruntent à la première sa rigueur dans le choix et l’interprétation des documents. Du second, ils ont la spontanéité et la vivacité caractéristiques des témoignages vécus. Lire la suite

  p. 1227-1228

Alexander Dallin : La Russie sous la botte nazie  ; Éditions Fayard, 1970 ; 500 pages - Jean Némo

Dû à un allemand naturalisé américain, ce livre a paru en langue anglaise en 1957. La traduction qui nous en est donnée est allégée ; et pourtant, sa lecture exige un véritable travail, tant sont longs et enchevêtrés les développements. Il est regrettable que cette étude soit si rébarbative, car elle est sans doute la plus complète de celles qui ont pris pour sujet l’occupation allemande en URSS. Celle-ci fut moins bien préparée que la campagne militaire ; il s’agissait, en gros, de soumettre les « sous-hommes » qu’étaient les Slaves, dans l’esprit des Nazis, à une condition servile et de leur faire exploiter, au profit du IIIe Reich, les ressources naturelles de leur sol. Lire la suite

  p. 1229-1229

Léo Hamon : Acteurs et données de l’histoire. T. I  ; Puf, 1971 ; 358 pages - André Nolde

Le nouvel ouvrage de Léo Hamon a tout le sérieux et toute la densité – parfois synonyme de lourdeur – d’un traité de sociologie en bonne et due forme : le plan en est rigoureusement logique, les idées s’enchaînent bien, chacune est à son aise dans le chapitre qui lui est consacré, comprenant, comme il se doit, introduction, exposé proprement dit et conclusion. Lire la suite

  p. 1229-1230

Henri Michel : Jean Moulin l’unificateur  ; Éditions Hachette, 1971 ; 254 pages - Witold Zaniewicki

Cette réédition, revue et complétée, est d’une telle richesse que pour en profiter pleinement il est bon d’avoir déjà une connaissance de base des problèmes complexes de la Résistance française. Lire la suite

  p. 1230-1230

Sergio I. Minerbi : L’Italie et la Palestine 1914-1920  ; Puf, 1971 ; 297 pages - André Nolde

L’histoire diplomatique a ceci de particulier qu’elle ne saurait être écrite « à chaud ». Les documents qui lui servent de trame ne deviennent accessibles dans les archives publiques que longtemps après les événements : une cinquantaine d’années dans le cas des principales puissances européennes. Les passions se sont alors décantées. La plupart des acteurs ont disparu. La parole est à l’historien, par opposition – sans que celle-ci soit forcément péjorative – au journaliste, à l’homme politique, au romancier même, qui ne peuvent être que des témoins, d’un passé d’ailleurs trop récent pour être justiciable de l’histoireLire la suite

  p. 1230-1231

Amiral Philippon : Le métier de la mer  ; Éditions France-Empire, 1971 ; 526 pages - Y. B.

Sous le nom d’Hilarion, et sous le titre S et G, l’amiral Philippon avait déjà conté comment à Brest, en 1941 et 1942, il avait recueilli et transmis aux services de renseignement de Londres des informations du plus haut intérêt dont l’exploitation avait permis de très fructueuses opérations contre de grands bâtiments de la marine allemande. Il nous donne aujourd’hui un récit dont l’aventure brestoise n’est plus qu’un épisode. C’est en effet toute une vie de marin que l’on voit se dérouler sur la toile de fond d’une période au cours de laquelle, comme le dit l’auteur, « les officiers de sa génération ont épaulé cinq ou six guerres », et dont il a personnellement vécu, ou tout au moins approché, les drames et les cas de conscience. Lire la suite

  p. 1231-1232

Alvin Toffler : Le Choc du futur  ; Éditions Denoël, 1971 ; 539 pages - P. C.

Ce livre obtient actuellement un grand succès de librairie. Frappé par les bouleversements qu’entraîne chez nos contemporains l’accélération du changement, l’auteur tente d’apporter des solutions à la crise d’adaptation collective du monde actuel. Pour lui la rupture avec le passé est totale. Ce qui marque notre temps c’est l’éphémère, le nouveau et le divers. Nos facultés actuelles d’adaptation ne nous permettent pas de supporter l’instabilité permanente, le renouvellement continu et l’« hyperchoix ». Il nous faut donc pour survivre : régulariser les stimulations qui nous assaillent au moyen d’une éducation appropriée, révolutionner notre enseignement en ne gardant que l’étude des matières susceptibles d’être utiles pour l’avenir et maîtriser la technologie grâce à une planification plus humaine. Lire la suite

  p. 1232-1232

Revue Défense Nationale - Juillet 1971 - n° 302

Revue Défense Nationale - Juillet 1971 - n° 302

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Juillet 1971 - n° 302

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